En1746, des vaisseaux anglais se montrent sur la côte du Languedoc, et l'on annonce au gouvernement que des émissaires étrangers vont s'entendre avec les huguenots du Midi. L'intendant fait sonder les intentions des protestants du Midi, et treize pasteurs protestent énergiquement de leur fidélité à la France.
Dix ans de protestation Cette recrudescence dans le 94 intervient alors que plusieurs vidéos caméras de surveillance ayant filmé des attaques d’une extrême violence contre des Asiatiques ont tourné de façon virale sur les réseaux sociaux et les forums de la communauté, suscitant des réactions exaspérées. La colère est d’autant plus forte que ces agressions ne sont pas nouvelles entre décembre 2015 et l’été 2016, ce ne sont pas moins de 140 femmes, toutes asiatiques, qui subirent ce type d’attaques le long de la ligne 183. Arrêtés peu après, les agresseurs se sont révélés mineurs. [2] C’est en 2010 que, pour la première fois, à Belleville, et à la stupeur générale, plusieurs milliers de Chinois descendent dans la rue, excédés d’être la cible privilégiée d’une petite délinquance qui voit dans les Chinois » – cette dénomination englobant tous les Asiatiques – des proies idéales. [3] Ils ont la réputation d’avoir du liquide sur eux, quand ils reviennent du travail ou quand ils vont à des mariages, et peu d’entre eux portent plainte quand ils sont agressés, soit parce qu’ils sont en situation irrégulière et évitent les contrôles policiers, soit parce que, même munis de papiers légaux, ils ne maîtrisent pas ou peu le français. Le 22 juillet dernier, le comité Sécurité pour tous » du 94 émettait un communiqué interpellant les pouvoirs publics sur ces agressions qualifiées à juste titre de sexistes et racistes » et réitérant leurs demandes, à savoir l’extension de la vidéo-surveillance [4], le renforcement des patrouilles de police et de celles de la RATP dans les zones sensibles », ainsi qu’un statut de jeune adulte » pour les agresseurs qui, quand ils sont mineurs, sont peu pénalisés. [5] Cette association s’est fait connaître en 2016 lors de l’agression mortelle de Shaolin Zhang, travailleur chinois à Aubervilliers. [6] Plusieurs dizaines de milliers d’Asiatiques, majoritairement chinois, avaient alors défilé dans Paris demandant la sécurité pour tous ». En 2017, une tout autre manifestation rassemblait là aussi plusieurs milliers de Chinois après qu’un policier de la Bac avait abattu chez lui Shaoyao Liu, un père de famille. Le policier coupable vient de bénéficier d’un non-lieu le 11 juillet 2019, au nom de la légitime défense. [7] Ce déni de justice, habituel dans les cas de violence policière, a entraîné un modeste rassemblement à l’appel de la famille indignée et la constitution d’un comité demandant Justice pour Shaoyao » à l’instar des autres victimes des brutalités policières. Comment appréhender cette apparente contradiction vouloir d’un côté plus de policiers et de l’autre dénoncer leur impunité quand ils jouent aux cow-boys ? Cette demande sécuritaire met très mal à l’aise la gauche radicale et les organisations antiracistes. Exiger plus de répression alors même que celle-ci vient de franchir un saut qualitatif contre les manifestations est incompréhensible et indéfendable pour beaucoup. De plus, la qualité des agresseurs n’arrange rien. Car la plupart du temps, il faut se rendre à l’évidence, ces derniers sont issus d’autres communautés minoritaires, originaires d’Afrique du Nord ou sub-saharienne, discriminés et en butte à l’arbitraire policier. Comment donc concilier la lutte antiraciste que l’on appellera classique » pour plus de facilité, et la prise en compte de la souffrance réelle des Chinois » de Belleville, d’Aubervilliers ou d’Ivry ? Jusqu’à présent, la gauche radicale et les organisations antiracistes ont été absolument incapables de résoudre ce dilemme qui met à mal les références et modes de pensée habituels. Le malaise dure depuis dix ans. Et c’est très dommage, car certains ne manquent pas d’en profiter. Une communauté hétérogène Ce malaise de la gauche radicale à appréhender la communauté asiatique, dont on pourrait dire cyniquement qu’elle a le mauvais goût de ne pas répondre aux lieux communs sur l’immigration européenne ou post-coloniale, ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui frappe en premier lieu, c’est l’hétérogénéité nationale et sociale des Asiatiques de France. Derrière le nom caricatural de Chinois » voir de Noichs », on trouve aussi bien des vrais » Chinois de Chine continentale que d’ex-réfugiés du Sud-Est asiatique – Vietnam, Cambodge, Laos –, ou des Philippines travaillant comme nounous dans les beaux quartiers. On classera Coréens et Japonais parmi les expatriés, cette expression ayant un sens bien plus social plus que racial contrairement aux États-Unis où ils forment d’importantes communautés sur la côte Ouest, ils sont en petit nombre à Paris. Malgré leur invisibilité récurrente, rappelons que la présence asiatique est ancienne en France. Elle est d’abord liée aux deux guerres mondiales. Celle de 14-18 voit la présence de plusieurs régiments de tirailleurs annamites et de milliers de Chinois engagés contractuellement pour les travaux de terrassement ou dans les usines. Et quand éclate la Seconde Guerre mondiale, des milliers de travailleurs forcés vietnamiens sont emmenés en France. On leur doit, entre autres, le riz de Camargue. On croise aussi de nombreux intellectuels indochinois investis dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Mentionnons le militant trotskyste Ta Thu Thau [8] qui, étudiant à Paris va faire connaître la mutinerie de Yen Bay en 1930, ainsi que la figure tragique du philosophe Tran Duc Thao qui rentre au Vietnam en guerre en 1952 [9]. À la fin de la guerre d’Indochine en 1954, et la partition du pays, plusieurs milliers de Vietnamiens issus de couples mixtes ou de veuves vietnamiennes d’un soldat français accompagnées de leurs enfants, arrivent en France. C’est une population souvent très pauvre, dont beaucoup iront dans les Camps d’accueil des rapatriés d’Indochine CARI. Leur arrivée et leur sort misérable laissent indifférent. La France, empêtrée dans une autre guerre coloniale en Algérie, a d’autres chats à fouetter. On les oublie et leurs camps serviront en 1962 pour les harkis. Aujourd’hui, c’est la troisième génération qui a choisi de faire connaître cet épisode dans des films comme Allée des Jasmins » ou Sous tes doigts » [10]. Le choc des boat-people À la fin des années 1960, la guerre du Vietnam est au centre des luttes de la jeunesse radicale du monde entier. Pour toute une génération, il ne fait pas de doute que l’Indochine révolutionnaire, dont Ho Chi Minh est la figure emblématique, vaincra les Américains et leurs alliés fantoches » du Sud. 1975 voit le triomphe de cette lutte. Successivement en avril 1975, Pnom Penh et Saïgon tombent aux mains des révolutionnaires. L’image des hélicoptères américains quittant en toute hâte le palais présidentiel, restée dans toutes les mémoires, est le symbole de cette déroute cinglante. Après les Français, c’est au tour de la plus grande puissance mondiale d’avoir été défaite par les petits bo doï aux semelles de caoutchouc. Mais quatre ans plus tard, la gueule de bois est rude après des mois d’affrontements plus ou moins larvés, le Vietnam intervient au Cambodge en décembre 1978, chassant les Khmers rouges et révélant l’ampleur du génocide, mais déclenchant en retour la colère du protecteur chinois de Pol Pot [11]. En février 1979, les troupes chinoises entrent au Vietnam et ravagent le Nord, là où le Vietminh avait connu ses premières grandes victoires face aux Français en 1950. Le rêve – ou l’illusion – de Bandung est bel et bien mort et enterré en 1979. À cela s’ajoute ce qu’on appelle pudiquement la crise des boat people », c’est-à-dire la fuite éperdue de centaines de milliers de Vietnamiens du Sud qui, par tous les moyens et au risque de leur vie, affrontent sur des rafiots de fortunes surchargés, non seulement la mer de Chine, mais aussi les pirates qui pillent, violent et tuent ces proies faciles. De nombreux Chinois établis de longue date à Saïgon sont parmi les réfugiés. En France, la crise prend une dimension particulière est-ce dû à l’histoire coloniale qui lie les deux pays ou au poids du mouvement communiste dont Ho Chi Minh et Giap sont des figures mythiques ? Sans doute les deux, suscitant la mobilisation des intellectuels dont la quasi-totalité avait soutenu la lutte du Vietnam contre les Américains. La scène emblématique de cette campagne est la conférence de presse tenue par les frères ennemis Jean-Paul Sartre et Raymond Aron en juin 1979, appelant le président de la République Valéry Giscard d’Estaing à ouvrir largement les portes du pays aux réfugiés [12]. Ce sera chose faite puisque la France va accueillir plus de 100 000 boat-people. Entre invisibilité et fantasmes Soyons honnêtes, tant VGE que Mitterrand feront correctement le boulot. Aide au logement, à l’emploi, cours de français, octroi rapide du statut de réfugié politique, accession à la nationalité française, tout est fait pour faciliter l’intégration des nouveaux venus. Ce n’est pas leur race » qui leur vaut ce traitement que pourraient envier bien des migrants d’aujourd’hui, mais leur provenance, celle d’un pays faisant partie du bloc soviétique. La droite, puis le gouvernement socialiste ne seront pas fâchés de mettre en avant leur triste sort de victimes du communisme, comme ce fut le cas pour les Hongrois en 1956. Le but est de fondre les réfugiés dans le creuset français ». Et les réfugiés vont y mettre du leur. Avec l’humiliation propre aux vaincus, ils vont se faire tout petits et se faire oublier même si naissent alors les premiers grands Chinatowns, dans le 13e arrondissement et à Belleville qui deviennent autant de promenade exotiques. L’écrasante majorité va connaître le déclassement social. [13] Le restaurant chinois » entame sa longue marche et avec lui toute une série de fantasmes comme les chats et les chiens qui disparaîtraient, sous-entendu dans les plats servis. Il n’est jusqu’à l’absence de délinquance qui n’attise la rumeur ne dit-on pas qu’on ne retrouve jamais les cadavres des voyous ? Cette invisibilisation n’est pas propre à la France ce cinéma américain qui déroule les chefs-d’œuvre sur la guerre du Vietnam et dont on raffole ne les traitera pas mieux. La férocité hilarante de l’écrivain américano-vietnamien VietThanh Nguyen épingle dans son roman Le Sympathisant prix Pulitzer 2016 [14] cet Hollywood qui raconte une guerre du Vietnam où les Vietnamiens sont au choix de pauvres victimes ou d’infâmes à la gauche radicale, dire qu’elle ne s’est peu intéressée à ces réfugiés qui dérangeaient politiquement relève de la litote. Pourtant, dix ans avant la chute du mur de Berlin, c’est bien en 1979 et en Asie que s’est effondrée définitivement l’espérance messianique née de la révolution d’Octobre. Elle ne s’intéresse pas beaucoup plus à ce qu’ils sont devenus quarante ans après, à tort car c’est un parcours qui pourrait être riche d’enseignements. Les Chinois de France Une autre émigration bien plus massive va bouleverser ce paysage asiatique presque trop tranquille, celle des Chinois de Chine continentale. L’accession en 1978 de Den Xiaoping à la tête du Parti communiste chinois où il allait rester pendant 20 ans va lancer cet oxymore si incongru pour des marxistes, l’économie socialiste de marché ». Son but ? Faire de la Chine une grande puissance, sinon la première, ce qu’elle n’est guère malgré son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Moderne Guizot, Deng proclame Il est glorieux de s’enrichir », ce qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd. Mais à côté de la caste des Princes rouges » et de cette nouvelle bourgeoisie qui s’est de fait copieusement enrichie, les privatisations et la liquidation de secteurs entiers de l’économie d’État, vont entraîner des inégalités sociales ravageuses poussant des millions de paysans pauvres et d’ouvriers au chômage vers les mégalopoles chinoises où ils vont constituer un prolétariat corvéable à merci, faisant du pays, l’atelier du monde ». Les plus audacieux de ces miséreux vont faire ce que des centaines de milliers d’autres firent avant eux, ils vont partir au loin chercher un avenir meilleur. Dès le début des années 1990, plusieurs dizaines de milliers de Chinois arrivent en France dans un flux régulier. Si certains peuvent bénéficier d’un regroupement familial en faisant jouer la présence d’un parent déjà établi, la plupart viennent de façon irrégulière et se retrouvent avec le statut peu enviable de sans-papiers. Souvent endettés auprès d’un passeur, à qui ils doivent rembourser de très grosses sommes, ils sont à la merci d’un contrôle policier qui signifiera l’expulsion du territoire. Combien sont-ils ? Difficile à dire comme le montrent les estimations qui parlent de 600 000 à 900 000, voire un million d’Asiatiques, Chinois et ex-réfugiés du Sud-Est asiatiques et leurs descendants. Ce qui est sûr, c’est que la France abrite la plus importante communauté chinoise d’Europe. Dans la première génération, beaucoup travaillent au sein de la communauté, restaurants, textile, maroquinerie, articles de Paris... Au fil des années, ils ne sont plus cantonnés à Belleville ou au 13e, ils sont bien présents dans les 10e et dans le 3e arrondissements, dans la banlieue sud qui jouxte la porte de Choisy, dans la banlieue nord, à Saint-Denis, à Pantin... Mais c’est surtout Aubervilliers qui est aujourd’hui l’épicentre l’économique de la communauté chinoise avec la création en 2006 de l’immense Centre international France-Asie CIFA, agrandi en mars 2015 par le Fashion Center qui est l’un des plus importants centres d’achat en gros d’Europe. [15] Ce vaste ensemble de boutiques et de stockage qui draine tout ce qui a trait au prêt-à-porter au sens large vêtements, lingerie, accessoires, maroquinerie, bijouterie fantaisie... était au départ destiné à remplacer le Sentier où un immobilier résidentiel aux prix astronomiques a succédé à la vieille activité de la communauté juive. Mais bien plus qu’une simple zone économique, le Fashion Center est le symbole de ce qui caractérise aujourd’hui la communauté chinoise, ce qui la distingue des vagues d’immigration antérieures, qu’elles soient européennes ou post-coloniales, et qui est à l’origine des agressions qu’elle subit de façon récurrente, depuis plus de 10 ans. Un racisme du ressentiment Par bien des traits, les Chinois de France ressemblent aux immigrés qui les ont précédés pauvreté, relatif entre-soi protecteur, statut précaire, menaces policières et... luttes. En 1997, les Chinois de Paris manifestent massivement dans le mouvement des sans-papiers ; en 2007, une Chinoise de 51 ans sans-papiers, paniquée par l’arrivée de la police, trouve la mort après s’être défenestrée pour échapper à un contrôle, provoquant protestations et manifestations. Des conditions donc très différentes de celles qu’ont connues les boat-people de la fin des années 1970. Comme partout, c’est une immigration de plus en plus féminine, comme l’a montré la grève des manucures chinoises en 2014, lutte largement soutenue et popularisée par la CGT, il faut le souligner [16]. Comme pour tous les migrants après trente ans de présence, la différenciation sociale s’est accentuée entre premiers arrivés, naturalisés, seconde génération et nouveaux venus. Mais la différence radicale entre l’immigration chinoise et l’immigration italienne, portugaise, algérienne ou malienne, c’est ... qu’elle vient de Chine, c’est-à-dire de ce qui est aujourd’hui la deuxième puissance économique mondiale. Jusqu’à présent, les choses étaient simples il y avait des pays pauvres, avec un fort surplus de population misérable, et il y avait des pays riches, qui manquaient de main-d’œuvre. Donc les premiers envoyaient dans les seconds, légalement ou pas selon les périodes, ce surplus de population. En retour, celle-ci serrait les dents et se serrait la ceinture pour envoyer un pécule le plus important possible à la famille restée au pays. Ce schéma est toujours d’actualité, y compris pour une grande partie de l’immigration chinoise. On ne rappellera jamais assez l’importance des transferts financiers pour un grand nombre de pays du Sud », que ce soit le Mexique, les Philippines ou le Sénégal par exemple. Simplement, dans le cas des Chinois, il est compliqué par le fait que les flux financiers entre la Chine et la France ne sont pas seulement l’œuvre des immigrés en 2018, le déficit commercial de la France avec ce pays était de 30 milliards de dollars. Et il faut y ajouter les investissements chinois en France, en très forte hausse, même s’ils sont plus ou moins réussis, comme le rachat de l’aéroport de Toulouse. [17]À sa petite échelle, c’est aussi ça le sens du Fashion Center d’Aubervilliers dont nous parlions plus haut, dans ce département qui est le plus pauvre de France. Un autre exemple peut être donné par l’explosion du tourisme chinois. Là aussi, si l’on compare avec des immigrations antérieures, en l’occurrence européenne, on perçoit bien les points communs et la grande différence. Le regard sur les Italiens et les Espagnols s’est modifié quand leur position sociale a changé quand ils ont cessé d’émigrer et sont passés, pour dire les choses rapidement, du statut de maçon ou femme de ménage à celui de touristes. L’hostilité, ou tout du moins la condescendance méprisante a disparu car ce n’était plus des pauvres qui prenaient les boulots les plus durs, mais des égaux qui venaient dépenser de l’argent. Le problème avec les Chinois, c’est qu’ils sont simultanément migrants... et touristes. Qui plus est des touristes qui comptent, non seulement par leur nombre, plus de 2,2 millions en 2018 et ce chiffre ne cesse d’augmenter, mais surtout par leurs dépenses, supérieures à 4 milliards. Encore peu coutumiers des cartes de crédit, porteurs de fortes sommes en liquide, ces touristes sont d’ailleurs eux aussi une cible privilégiée des pickpockets en tous genres. Ces larcins ajoutés aux agressions dont sont victimes les ressortissants chinois ont amené les autorités chinoises à hausser le ton à plusieurs reprises et à demander à la France d’assurer la sécurité de leurs citoyens ce qu’on ne saurait lui reprocher. C’est ce que fit en son temps le président Boumedienne lors de la vague d’agressions contre les ouvriers algériens en 1972. Et comme toujours dans ces cas-là, la presse chinoise en a rajouté, faisant de certains quartiers de Paris et sa banlieue, de véritables coupe-gorges. Or, il en coûte cher de provoquer l’ire des réseaux sociaux chinois Dolce Gabbana et Versace l’ont appris voici peu à leurs dépens et notre industrie du luxe sait trop bien ce qu’elle doit à l’enrichissement spectaculaire de millions de Chinois. Le racisme anti-chinois et par extension anti-asiatique, car les agresseurs ne cherchent pas à savoir si leur victime vient de Wenzhou ou du delta du Mékong [18], est pour une très grande part, un racisme du ressentiment [19]. Une partie des quolibets dont ils sont la cible, les accents ou les traits physiques moqués, font hélas partie du paquetage de l’étranger. Le mangeur de nems » a bien des points communs avec le macaroni » [20]. Mais les fantasmes qu’engendrent les Chinois et qui sont à l’origine de leurs multiples agressions ont davantage de points communs avec l’antisémitisme qu’avec le racisme du mépris qui touchent d’autres communautés. Avoir de l’argent même quand on a l’air pauvre, être fourbe et faire ses coups en douce, être puissant et voir les autres s’incliner... autant d’accusations qui sont communes aux juifs et aux Asiatiques. Il n’est jusqu’à l’éclatante réussite scolaire des enfants ou la popularité des festivités du Nouvel an chinois [21] qui se soient sujettes à ressentiment pour des populations immigrées comme eux, qui ont le sentiment d’être laissées-pour-compte et de regarder passer le train de la mondialisation. Se faire un Chinois » devient alors une manière de faire payer à plus fragile que soi tout ce que vous inflige une société dure aux faibles et douce aux puissants. Comprendre le ressort du ressentiment est une chose mais rester paralysé devant des faits inadmissibles, en est une autre. Appréhender une réalité mouvante Quarante ans ont passé depuis l’arrivée des boat-people, trente ans depuis le début de l’immigration chinoise. Et la gauche radicale ne semble toujours pas savoir comment appréhender ces hommes et ces femmes. Voici un exemple, anodin mais qui en dit long. Dans la grande enquête de l’INED, Trajectoires et Origines, Enquête sur la diversité des population en France » [22], un fait saute aux yeux quant au parcours scolaire des descendants d’immigrés en France comparées au groupe majoritaire référent 48 % des enfants dont les parents sont originaires du Sud-Est asiatique Vietnam, Cambodge, Laos, obtiennent un diplôme du supérieur, quand ils ne sont que 34 % dans la population majoritaire », soit 14 points de différence, ce qui est énorme. Et pour ceux qui glosent sur le privilège blanc », signalons que ce pourcentage est de 26 % pour les descendants d’Espagnols et d’Italiens, et de 28 % pour les Portugais, 20 points d’écart ! Cette différence, ahurissante, a-t-elle été analysée ? A-t-on essayé de voir quel rôle a pu jouer l’accueil reçu ? A-t-on essayé de comprendre quelles étaient les racines sociales, culturelles, familiales... de cette réussite ? Point du tout. Que ces populations soient originaires d’anciennes colonies françaises pourraient amener une réflexion comparative avec d’autres populations qui ont cette histoire en commun. Point du tout. On pourrait aussi regarder le rapport qu’entretient la communauté chinoise avec son pays d’origine et son pays d’accueil, et le comparer à d’autres communautés. La Chine n’accepte pas la double nationalité [23], tout comme l’Inde, pour prendre un autre géant asiatique. Les immigrés chinois doivent donc choisir, notamment pour les enfants nés ici. Et pourtant les liens culturels restent très forts même en cas de mono-nationalité ». Trop forts d’ailleurs au goût de certains prompts à soupçonner la 5e colonne » d’un pays qui fait peur à beaucoup car perçu comme destructeur d’emplois. Le fameux péril jaune » a suivi l’évolution de la Chine si la hantise de la submersion démographique est toujours présente, elle s’accompagne maintenant de la crainte économique, alimentée par les appétits de ce pays hier sous-développé devenu aujourd’hui une puissance impérialiste. L’enjeu est de taille pour la gauche il est possible de répondre aux inquiétudes légitimes des Asiatiques, sans démagogie sécuritaire mais sans être dans le déni par angélisme ou désarroi. À Aubervilliers comme dans le 94, la communauté s’organise téléphone et messagerie instantanée pour prévenir les agressions ; apprentissage de l’autodéfense pour les femmes, rondes régulières [24]. Il faut encourager cette auto-organisation, pointer les rôles respectifs des associations et des pouvoirs publics et mettre en garde contre toute tentation de défense privée qui n’aurait pour résultat que de pourrir un peu plus les relations entre communautés. Il faut souligner que cette demande de davantage de policiers qui protègent les citoyens, et qui ne jouent pas les ninjas, n’est pas propres aux Asiatiques comme le montre la lettre ouverte de maires de Seine-Saint-Denis dénonçant l’abandon de leurs communes par les pouvoirs publics [25]. Si la gauche ou les organisations antiracistes ne font pas ce travail, d’autres sont en embuscade. Car nombre d’ex-réfugiés, leurs enfants, la seconde génération chinoise votent et pour les séduire, la droite et l’extrême-droite font leurs choux gras de ces agressions et opposent d’honnêtes travailleurs asiatiques à des voyous noirs et arabes. On peut compter sur les médias comme Russia Today pour relayer avec complaisance le moindre vol de portable et l’on connaît hélas la popularité de cette officine poutinienne. [26] Se couper de la communauté asiatique, c’est non seulement ignorer une population dont l’incroyable dynamisme devrait pour le moins nous intriguer, mais c’est aussi laisser faire une évolution politique qui est tout sauf une fatalité. Je ne crois pas que nous puissions nous permettre ce luxe. Paris, le 7 septembre 2019
GrandeGuerre: quand Français et Britanniques chassaient les Allemands du Cameroun. En 1916, après de longs mois de combats contre l'armée allemande, les troupes alliés, françaises, britanniques et belges, étaient victorieuses au Cameroun. Un épisode de la Grande Guerre en Afrique largement oublié. Par Stéphanie Trouillard.
Lorsque débute la Seconde Guerre mondiale, la France compte sur son Empire. Comme elle l’avait fait en 1914, elle a mobilisé, dès 1939, ses soldats de l’outre-mer, qu’il s’agisse des troupes venues de l’Afrique du Nord, c’est-à-dire des trois Etats du Maghreb central » Algérie, Maroc, Tunisie, c’est l’armée d’Afrique, ou de celles issues du reste des colonies, ce sont les troupes coloniales. L’Empire aux cent millions d’habitants a délégué les meilleurs des siens à la défense de ses frontières », claironne la presse Le Miroir du 28 janvier 1940. L’Empire à la rescousse C’est ainsi qu’en mars 1940, selon le ministère de la Guerre, 10 000 militaires indochinois se trouvent en France même, aux côtés de 10 000 Malgaches et de 68 500 soldats de l’Afrique noire. Les troupes d’Afrique du Nord atteignent à la même date 340 000 hommes, presque quatre fois plus ! C’est dire l’importance déjà toute particulière de l’engagement des musulmans » comme on appelait alors les uns et des pieds-noirs » comme on appellera bientôt les autres. Comme en 14 A la veille du premier conflit mondial, la France compte beaucoup sur la force noire » c’est le titre même d’un ouvrage publié en 1910 par le colonel Mangin, qui, devant une métropole en plein déclin démographique, ne voit de salut que dans les trois Afriques, provinces de la plus grande France, celle qui va de la mer du Nord aux bouches du Congo », en clair le Maghreb, l’AOF et l’AEF. La plus grande partie des recrues est alors composée d’engagés, volontaires en théorie, souvent enrôlés de force à l’exception des Français du Maghreb. Dès août 1914, la majeure partie des contingents coloniaux est dépêchée vers le front. Selon les sources, les colonies fournirent de 535 000 à 607 000 soldats, auxquels s’ajoutaient les 4000 Français des colonies et les 73 000 Français d’Algérie recrutés. Dans l’effort de guerre, il convient d’ajouter quelque 300 000 travailleurs coloniaux », dont un bon tiers venant d’Algérie ou total, c’est donc près d’un million d’hommes que la mère-patrie » a prélevés outre-mer. La propagande allemande fustige d’ailleurs ce qu’elle appelle le cirque ethnique de nos ennemis », pour reprendre le titre d’un livre paru en 1917 sur les troupes coloniales françaises et britanniques. A quelques exceptions près, ces indigènes » n’avaient pas le droit de vote. Leur participation ou conflit et le très lourd tribut payé en vies humaines vont susciter, au moins chez certains d’entre eux, une double réaction la désillusion à l’égard d’une civilisation capable d’une telle boucherie, en même temps que le sentiment de droits durement acquis pour l’avenir. Dès septembre 1917, dans les colonnes de L’Indépendant sénégalais, Galandou Diouf futur député du Sénégal, revendiquait l’égalité dans la société, comme dans les tranchées devant la mort ». Les troupes d’outre-mer venues combattre en France, du mois de septembre 1939 à juin 1940, se subdivisent en deux branches les divisions d’infanterie nord-africaines DINA, et les divisions d’infanterie d’Afrique DIA. Il faut revenir d’emblée sur certaines affirmations les troupes coloniales ne furent pas systématiquement mises en avant et l’on procéda, au contraire, à la création de régiments mixtes. Reste que les tirailleurs sénégalais et maghrébins engagés sur le sol de la métropole se trouvèrent passablement décontenancés le climat et le terrain leur étaient totalement étrangers et surtout, ils vont bientôt être les témoins et les acteurs de ce que l’on a appelé la drôle de guerre », avant d’être eux-mêmes emportés dans la tourmente. La drôle de guerre » Suivons par exemple l’itinéraire de combat de la 2e DINA en mai-juin 1940, composée des 13e tirailleurs algériens, 22e tirailleurs algériens, 11e zouaves, et 6e tirailleurs marocains. Le 10 mai, la division franchit la frontière belge, à pied, au nord-est de Montagne-du-Nord et de Condé-sur-Escaut ; deux bataillons s’installent sur la Dyle. Le 15, la position est attaquée, et Ottignies perdu. Le 16, le repli s’opère, après une bataille acharnée. On est sur le champ de bataille de Waterloo, les tirailleurs tentent de tenir, mais devant la puissance de feu allemande, le 17 mai, à 22 heures, leur parvient l’ordre de se retirer derrière l’Escaut, de nuit, par les ponts de Mortagne et de Bleharies. Le 24 mai, regroupée vers Flines-les-Râches, la division tente de s’opposer à la ruée allemande sur Lille. Le 27, elle se trouve encerclée à Haubourdin, fait une percée deux bataillons seulement du 22e tirailleurs algériens et divers détachements isolés réussissent à atteindre Dunkerque la division a été capturée en grande partie à Haubourdin. De petits détachements de toutes les unités de la 2e DINA s’embarquent à Malo-les-Bains le 30 mai, et gagnent l’Angleterre. Ils sont renvoyés en France et tous capturés ou tués près de Falaise, le 18 juin 1940... Sur la fin de cette drôle de guerre », qui fit 85 000 morts en moins de quarante jours, les troupes coloniales et l’armée d’Afrique ont payé un lourd tribut. Les Allemands, s’agissant de combattants africains, faisaient peu de prisonniers. Près de 30 000 combattants originaires de l’AOF et de l’AEF y ont perdu la vie, dont quelques milliers furent sommairement exécutés au mépris des conventions internationales, parce qu’ils étaient d’une autre couleur de peau le massacre le plus important a lieu à Montluzin, près de Lyon, où, le 19 juin, les Allemands abattent à la mitrailleuse deux cents tirailleurs. Certains des rescapés entrèrent immédiatement dans la clandestinité au moment du débarquement, quand les maquis se découvriront, on s’apercevra que, dès 1940, dans une trentaine de départements, des évadés s’étaient intégrés à des groupes de la Résistance. C’est ainsi qu’une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prendront une part active aux combats du Vercors lors du défilé dans la cité rhodanienne, cet escadron sénégalais » sera particulièrement ovationné par la population. A l’issue de la drôle de guerre », les pertes des unités coloniales engagées avaient atteint, selon le secrétariat d’Etat aux Colonies de Vichy, 23% parmi les Indochinois, 29,6 % parmi les Malgaches et 38 % chez les tirailleurs dits sénégalais ». Pour les Maghrébins, le nombre des morts s’élevait à 5 400. L’armée de transition Après la débâcle et l’armistice, beaucoup d’officiers sont prisonniers. Pour ceux qui ne le sont pas, il n’y a pas de réponse claire, quant à la conduite à adopter pour certains, l’honneur implique de poursuivre le combat aux côtés du général de Gaulle, mais la grande majorité considère comme primordiales la discipline et l’obéissance au maréchal Pétain, héros national ». Ils veulent garder une armée active, dans l’éventualité d’avoir à réprimer une révolution intérieure en France même ou des poussées anticoloniales dans l’Empire. Les Allemands consentent à laisser à la France une armée en métropole et une autre armée en Afrique du Nord. Le général Weygand est nommé commandant en chef, puis délégué général du gouvernement de Vichy en Afrique du Nord. Ses subordonnés s’appellent Juin à Rabat, de Lattre de Tassigny à Tunis, Koeltz à Alger. Vichy s’assure ainsi une armée d’Afrique de 100 000 hommes, plus 20 000 travailleurs militaires » pour l’AFN et 33 000 hommes pour l’AOF un régiment de tirailleurs, un groupe d’artillerie, un régiment de cavalerie et des unités de service. Or, en maintes occasions, Weygand et ses subordonnés résistent aux Allemands, qui réclament l’utilisation de bases aériennes en Afrique du Nord, l’occupation préventive de la Tunisie contre une intervention britannique ou l’octroi de facilités à Dakar. En novembre 1941, les Allemands exigent le départ de Weygand et de de Lattre, mais Juin, qui les remplace, restera fidèle à l’esprit de ses prédécesseurs. Du côté des serviteurs coloniaux de l’Empire », bon nombre des hommes de troupe, dans un premier temps, n’ont guère compris le sens d’une guerre qui reste pour eux étrangère », ni, a fortiori, la lutte qui va opposer deux légitimités, l’une siégeant à Vichy et l’autre réfugiée à Londres. C’est avant tout le drapeau du régiment que servent et suivent ces soldats. Avec une indéniable loyauté, mais sans état d’âme. Ainsi, dans l’été 1940, 80 000 hommes gardent l’AOF, demeurée fidèle au gouvernement de Vichy, tandis que 15 000 volontaires de l’AEF se rallient à la France libre. La France libre en Afrique De son côté, le général de Gaulle avait demandé, dès le 19 juin 1940, aux représentants de l’Empire de poursuivre le combat aux côtés de l’Angleterre. Très vite, en cet été 1940, le Tchad, le Cameroun. le Congo, l’Oubangui-Chari, se rallient à la France libre ainsi que la Nouvelle-Calédonie et Tahiti. Le 27 octobre, de Gaulle crée, à Brazzaville, le Conseil de défense de l’Empire, contre Vichy. La première victoire importante des Forces françaises libres FFL sera une victoire africaine » le 1er mars 1941, partie du Tchad, la colonne Leclerc fait capituler la garnison italienne de l’oasis de Koufra, en Libye. Ces Forces françaises libres, principalement composées d’éléments coloniaux et de la Légion étrangère, comprennent un bataillon de tirailleurs algériens et un régiment de marche de spahis marocains. Leurs victoires iront se poursuivant, de l’Erythrée au Fezzan, jusqu’à celle de Bir Hakeim contre l’Afrika Korps du général Rommel. Pourtant, au Levant, en avril 1941, ces combattants de la France libre ont dû affronter dans des luttes fratricides les 4 000 tirailleurs sénégalais de l’armée vichyssoise. Zn 1941, ces tirailleurs sénégalais vont grossir les troupes de la France libre, Pour la défense de l’Empire ». Le débarquement en Afrique du Nord Le 8 novembre 1942, les forces alliées, britanniques et américaines, débarquent en Afrique du Nord opération Torch. Ce débarquement et l’occupation des grandes villes du Maroc et de l’Algérie créent un véritable choc chez les officiers français favorables à Vichy. Les batailles de Midway, dans le Pacifique, et d’El-Alamein, en Egypte, ont été gagnées par les Alliés, Stalingrad apparaît comme une défaite catastrophique pour les Allemands, tandis qu’en France la zone libre est occupée et que la flotte se saborde à Toulon. L’époque de Vichy est révolue l’armée d’Afrique doit maintenant redevenir l’épée de la France », pour reprendre une expression chère au général de Gaulle, capable, le moment venu, de libérer le sol de la patrie et de lui assurer une place dans les conseils alliés. A partir de novembre 1942, la bataille de Tunisie engage contre l’Axe l’ensemble des troupes d’outre-mer réunifiées. C’est l’armée d’Afrique qui supporte le poids des premières opérations. Fournissant l’essentiel de l’infanterie, mais disposant d’un matériel encore insuffisant, elle subit de très lourdes pertes de novembre 1942 à mai 1943, pour un effectif de 80 000 hommes, 5 187 tués dont 3 458 Nord-Africains et 7 343 blessés dont 4 900 Nord-Africains. Venant d’Egypte et du Tchad, les FFL, qui comptent environ 20 000 hommes intégrés à la 8° armée britannique, opèrent la jonction dans le Sud tunisien, le 18 mars 1943. Malgré ces six mois de combat commun, une certaine animosité demeure, comme en témoignent les cérémonies du 20 mai à Tunis, où le 19e corps d’armée d’Alger et les FFL défilent séparément. Mais les rancunes iront décroissant, sous le feu des combats communs et après la création, au début de juin 1943, du Comité français de la libération nationale CFLN, placé sous la coprésidence de de Gaulle et de Giraud. Un effort très important est alors exigé des populations d’Afrique du Nord. Pour compléter les effectifs des corps de troupe, vingt classes 1924-1944 sont mobilisées. La libération de la Corse et la campagne d’Italie Après la victoire en Tunisie, les Africains » sont lancés dans les débarquements en Sicile et en Corse, puis dans la rude campagne d’Italie. Si seul le 4e tabor marocain participe aux opérations de Sicile, la libération du département de la Corse opération Vésuve fait intervenir des moyens un peu plus importants le 11 septembre, débarque à Ajaccio un bataillon de choc, suivi par 6 000 hommes de troupes de montagne marocains. C’est au cours de ces opérations que s’établissent les premiers contacts entre l’armée de libération et les maquis de France. Le corps expéditionnaire français CEF en Italie est placé sous la direction du général Juin. Outre la Ire DMI division motorisée d’infanterie, ex-lre division des Forces libres, il comprend trois divisions la 2e DIM division d’infanterie marocaine, la 3e DIA division d’infanterie algérienne et la 4e DMN division marocaine de montagne. A priori, le CEF ne doit tenir qu’un rôle effacé il est intégré à la 5e armée américaine du général Mark Clark, dont l’intention est de n’utiliser les troupes françaises que comme forces supplétives, disséminées parmi les unités américaines. Il en ira finalement tout autrement. Sans entrer dans le détail des opérations, il faut souligner le rôle capital de ces divisions. En effet, en janvier 1944, les Alliés anglo-américains piétinent devant la ligne de défense allemande ancrée sur le massif des Abruzzes ligne Gustav. Or les divisions du CEF sont parfaitement rompues à la guerre de montagne, elles vont pouvoir lancer, du ler au 16 mai, une attaque décisive. Ainsi la 4e DMM possède la même puissance de feu que les autres divisions, mais elle est dotée d’un train muletier de 6 400 bêtes et de sections d’enchaîneurs muletiers. Ces éléments lui permettront de passer là où les jeeps elles-mêmes sont arrêtées, de franchir des obstacles considérés comme inviolables. De piton en piton, du Petrella 1 535 m au Revolle 1285 m, du nid d’aigle de Campodimelo à Lenola, elle ouvre le chemin de Rome. Regroupée avant son départ pour la France, la division laisse 74 officiers et 1 538 sous-officiers et soldats dans les cimetières de la péninsule. Les pertes globales des Africains » en Corse et en Italie sont de 6 255 tués, dont 4 000 Nord-Africains et de 23 000 blessés, dont 15 600 Nord-Africains. Le débarquement de Provence A la veille du débarquement de Provence d’août 1944, l’effectif global de l’ensemble de l’armée de terre française FFI non compris, est de quelque 550 000 hommes. On y trouve réunis les contingents de la France libre 50 000, les évadés de France via l’Espagne 15 000, les enrôlés de la Corse libérée 13 000, les contingents de l’Afrique noire 80 000, et enfin plus de 400 000 hommes originaires de Tunisie, d’Algérie et du Maroc. Pour être plus précis en ce qui concerne l’Afrique du Nord, au ler novembre 1944, on décompte, en reprenant la terminologie de l’époque, 176 000 Français » sous les drapeaux, et 233 000 musulmans ». Une majorité de ces hommes est issue de la conscription appelés et rappelés forment 72% du total des Français recrutés et 54% des Maghrébins. Le 16 août 1944, les troupes coloniales débarquent sur la plage de Cavalaire ; elles y retrouvent les soldats de l’armée d’Afrique, dont une partie a été ramenée directement d’Italie. Sous le commandement du général de Lattre de Tassigny, ces soldats qui, avec les Alliés, s’emparent des plages de Provence pour ouvrir un deuxième front, après celui de Normandie, vont jouer un rôle essentiel, en bousculant la défense allemande à Hyères, dans l’île de Porquerolles, la presqu’île de Giens, à Solliès-Pont, et devant Toulon, puis devant Marseille. Ainsi, la 3° DIA division d’infanterie algérienne, avec à sa tête le général de Monsabert, entre la première dans Toulon, se précipite sur les avancées de Marseille, y pénètre en plein chaos la montée » de Notre-Dame-de-la-Garde lui livrera la ville, le 29 août. Pieds-noirs et Musulmans sous les drapeaux L’Afrique du Nord connut un effort de mobilisation considérable la contribution française » et musulmane », pour reprendre !a terminologie de l’époque, atteignait respectivement 176 500 et 233 000 personnes sous les drapeaux au 1er novembre 1944. Le nombre des Français » représente plus de 6% de la population dite des pieds-noirs » l’expression, d’abord appliquée aux viticulteurs qui avaient planté des ceps très noirs provenant de Cafifornie, sera étendue par la suite à l’ensemble des Français d’Algérie, d’origine essentiellement sud-européenne. Sur la base d’une population de 40 millions d’habitants, ce pourcentage se serait traduit pour la France métropolitaine par la levée de 6 millions et demi d’hommes ! Le nombre des musulmanss », plus élevé, ne représente cependant que 1,6 % de la population indigène totale. C’est que le système de le mobilisation est pour eux plus aléatoire au Maroc, on recrute seulement par engagement, alors qu’en Algérie et en Tunisie, on procède, en outre, à un tirage au sort parmi les recensés bons pour le service, dans la limite des contingents fixés. On comptait 134 000 Algériens, 73 000 Marocains et 26 000 Tunisiens. A propos du coudoiement exemplaire au combat entre coloniaux » et indigènes » , l’historien pied-noir Jean Pélégri a écrit Trois ans de gamelles, de boue, des périls partagés, des compagnons morts ici ou là, en ltalie, sur les côtes de Provence, en Franche-Comté, dans les plaines d’Alsace la fraternité des ormes, au rique de faire sourire certains, n’est pas une vaine expression quand la guerre parait juste. [...] Mais, au retour, pour les Algériens, après cette grande épopée, ce fut le retour à zéro, la non-citoyenneté, quand ce n’était pas, comme dans le Constantinois, les armes retournées contre eux. [...] Un sang versé pour rien, des morts inutiles, et, à tout jamais perdue, la dernière chance de vivre ensemble. » Les soldats de la plus grande France » Les soldats en provenance d’Afrique ont ainsi fait preuve de courage, d’ardeur et de discipline dans les combats pour la libération de la France. Cultivateurs de Casamance, fellahs du Rif ou des Aurès, jeunes Tunisiens, Malgaches, Tchadiens, Togolais, montagnards ou gens de la plaine se sont trouvés arrachés à leurs champs et jetés dans la fournaise. En un sens, c’est la vieille tradition de l’armée d’Afrique, forgée au XIXe siècle par les conquêtes coloniales, qui se perpétue. Solidement encadrée par des officiers français, l’armée était aussi l’occasion pour le colonisé de sortir de son milieu social, de découvrir d’autres horizons, de s’émanciper de sa condition d’indigène, de prouver sa valeur guerrière. Mais à ces facteurs hérités du passé sont venus s’ajouter d’autres motivations. La Seconde Guerre mondiale a remis en cause l’équilibre politique et économique existant entre les puissances coloniales et leurs possessions d’outre-mer. La propagande des courants nationalistes se propage. Vaincue en 1940, la France a montré sa fragilité aux yeux de ses colonisés. Pour ceux-ci, libérer la France, c’est lui demander de tenir compte de leur spécificité, voire préparer leur propre émancipation. Les mots d’ordre de lutte contre le fascisme, contre le nazisme, ont de profondes résonances dans les motivations des soldats de l’armée d’Afrique et de l’armée coloniale. L’Empire traditionnel français est menacé. Au risque de disparaître, il doit se renouveler. Là est le sens de la conférence de Brazzaville 30 janvier-8 février 1944, où, pour la première fois, il sera question d’ émancipation ». Malgré de fortes réticences, une volonté de changement s’affirme. Tous ces éléments, conjugués, donnent aux soldats de la grande France » un moral élevé. La France libérée Après la libération de Marseille, une fraction des troupes françaises s’engage à l’ouest, vers le Languedoc, tandis que la plus grande partie remonte la vallée du Rhône avec sur son flanc droit les divisions US, fonce sur Arles, Avignon, s’empare des ponts pour libérer les maquis de l’Ardèche, et, enfin, atteint Lyon, libéré le 3 septembre 1944. Le 12 du même mois, à Nod-sur-Seine, un village entre Châtillon et Dijon, la jonction est réalisée avec la 2e DB débarquée en Normandie. Entre-temps, Paris a été libéré, avec la capitulation de la garnison allemande, le 25 août. Un régiment de marche des Nord-Africains de Paris, composé d’anciens prisonniers - il compte même dans ses rangs un Egyptien et un Syrien ! - détenus à Versailles depuis le début de la guerre et libérés par les résistants, participe à la libération de la capitale. L’ennemi s’étant ressaisi, la progression se ralentit. Le commandement allié met en place un dispositif qui entraîne un étirement des troupes françaises, des Vosges à la FrancheComté. Le 14 novembre, de Lattre entreprend de s’emparer de Belfort, ce qui ne sera fait que le 28, tandis qu’au nord, la 2e DB, commandée par Leclerc, libère Strasbourg le 23 novembre. L’armée d’Afrique, qui supporte une grande part des combats, est exténuée. La relève ne porte que sur les contingents d’Afrique noire environ 20 000 hommes réputés, depuis la Première Guerre mondiale, ne pouvoir supporter la rigueur des hivers européens. On épiloguera longtemps sur les raisons qui amènent au désengagement des troupes d’Afrique noire, à la veille de l’hiver 1944-1945. Il y aura, chez ces soldats retirés du front, une grande déconvenue, aggravée par les difficultés administratives qu’ils rencontreront pour faire reconnaître leurs droits une fois revenus dans leur pays. Goumiers traversant un village d’Alsace. Privée de relève, épuisée, l’armée d’Afrique affronte la résistance acharnée des troupes allemandes dans les Vosges et dans la plaine d’Alsace, puis une double contre-offensive ennemie dans les Ardennes et depuis le Palatinat, en direction de l’Alsace du Nord. Selon de Lattre, à la mi-décembre 1944, les pertes morts, blessés, malades et disparus s’élèvent à 30 % chez les tabors marocains et à la 4e DMM, à 50 % à la 2e DMM et 9e DIC, et atteignent même 109 % à la 3e DIA ce dernier pourcentage s’explique par le fait que tous les hommes de la division ont été au moins une fois blessés ou malades entre août et décembre 1944. Pourtant, ces troupes d’Afrique trouvent la force de résister à la contre-offensive allemande, puis de participer au passage du Rhin. Le 20 janvier 1945, le 1er corps d’armée repart à l’attaque entre Thann et Mulhouse, avec deux divisions marocaines, la division coloniale et la 1ère DB dans des conditions atmosphériques épouvantables tempêtes de neige, verglas, thermomètre descendant jusqu’à -30°. Des combats acharnés se déroulent dans la neige, au milieu des champs de mines, face à des contre-attaques allemandes appuyées par des chars lourds. L’ardeur et l’opiniâtreté des troupes d’Afrique finissent par l’emporter. Le 4 février, la 4e DMM tend la main à la 12e division américaine venant de Colmar. Tandis que le 2e corps d’armée monte la garde sur le Rhin » [1] , le ler corps d’armée court au Danube, qu’il atteint le 21 avril, dans la région de Tuttlingen. Le 6 mai, la 2e DIM est à la sortie du tunnel de l’Arlberg. C’est la fin de la guerre. Le 8 mai 1945, de Lattre appose à Berlin le paraphe d’un Français au bas de l’acte de reddition des armées hitlériennes vaincues. C’est nous, les Africains... Le colonel Rives, qui fut à la tête du 16e régiment de tirailleurs algériens, a écrit Les coloniaux se sont couverts de gloire pour la France libre si la 2e DB qui a débarqué en Normandie était composée exclusivement d’Européens, ce sont eux, les coloniaux, qui fournirent les 2/3 des troupes à Bir Hakeim, 70 % lors de la campagne d’Italie, du débarquement de Provence. Ce sont eux qui ont pris Toulon, Hyères, Marseille, Strasbourg. » Les pertes globales de la lre armée, en France et en Allemagne, se sont élevées, du 15 août 1944 au 8 mai 1945 à 9 237 tués, dont 5 260 Nord-Africains, et à 34 714 blessés, dont 18 531 Nord-Africains. Et pourtant... Au moment où s’affirme la victoire contre le nazisme, Gaston Monnerville, qui était né en Guyane, proclame, le 25 mai 1944 Sans l’Empire, la France ne serait qu’un pays libéré ; grâce à son Empire, elle est un pays vainqueur ». A la fin de l’année, le ministre René Pleven assure En ce moment la France est sans doute plus consciente qu’elle ne l’a jamais été de la valeur de ses colonies ». L’image de la France sauvée par ses colonies est ainsi enracinée dans bon nombre d’esprits. D’un côté, le régime pétainiste avait refusé de poursuivre le combat à partir de l’Empire et s’était compromis dans la collaboration avec l’Allemagne nazie ; de l’autre, la France libre s’est appuyée sur l’outre-mer pour reconquérir la métropole. Le bataillon des tirailleurs algériens, le 11 novembre 1945, sur les Champs-Elysées. Les raisons d’un blanchiment A partir d’octobre 1944, la majorité des troupes noires est progressivement retirée de la zone des opérations. Le commandement évoque le manque d’endurance au froid de ces soldats noirs ; cette raison peut recouvre une autre, d’ordre tactique, liée à l’utilisation traditionnelle de ces combattants aptes à fournir un violent et décisif effort dans le choc, assureraient-ils aussi bien le combat statique de position que l’on prévoit? En fait, pour expliquer ce désengagement, d’autres causes sont aussi à retenir. Siéger à la table des vainqueurs implique de montrer que le dernier effort de guerre repose, non plus seulement sur le concours de l’Empire, mais sur une armée métropolitaine reconstituée, capable de tenir son rang en Europe. La volonté de mettre au combat contre l’Allemagne le plus rapidement possible les 50 000 hommes des meilleures troupes FFI, et de mieux les contrôler, en les intégrant au plus vite dans l’armée régulière, n’est pas étrangère à l’ escamotage » des contingents à cette raison de haute politique les premières inquiétudes quant à la fidélité des troupes coloniales. Déjà spectatrices des querelles intestines franco-françaises depuis juin 1940, elles ont trouvé une métropole exsangue, où les troupes alliées jouissent d’un grand prestige. A la différence de la Première Guerre mondiale, où la ségrégation raciale était encore très forte dans l’armée américaine, les tirailleurs sénégalais découvrent en 1944, dans les unités américaines, des Noirs qui sont chefs de char ou aviateurs. Enfin le prix du sang versé suscite une juste revendication d’égalité, en écho avec le monde nouveau annoncé par de Gaulle à Brazzaville. Un retrait, on le voit, bien plus politique et psychologique que lié à des impératifs climatiques cela explique qu’il se fit sans gloire, sans cérémonies officielles, à la sauvette ». Amertume et sentiments d’injustice Mais derrière les discours officiels, très vite, s’opère un processus de reconstruction de la mémoire nationale, qui évacue l’effort décisif de l’armée d’Afrique. Dès septembre 1944, le général Moll, chargé du bureau FFI de la 1ère armée, ne relevait-il pas déjà Malgré la sollicitude des cadres français qui connaissent l’indigène et l’aiment, le moral du Marocain n’est pas bon, celui de l’Algérien est mauvais. Une amertume certaine est en train de se muer en colère sournoise. Quant aux Français, ils déplorent le fossé qui ne se comble pas entre eux et les FFI, entre l’armée d’Afrique et la nation ». Les contingents issus de l’armée d’Afrique s’étonnent alors du petit nombre de métropolitains venus les renforcer dans les dures batailles des Ardennes, de l’Alsace, en Allemagne ; ils se plaignent du manque de permissions, eux qui n’ont cessé de combattre, depuis la Tunisie, l’Italie, la Provence ; ils ne comprennent pas, en face des éloges prodigués aux FFI, le silence que l’on fait autour de leurs sacrifices. Les Maghrébins, les plus nombreux dans l’armée d’Afrique, se sentent ébranlés dans leurs représentations de la France ils ont vu la défaite de 1940, ils ont pu mesurer la supériorité matérielle et technique des Américains. Ils se montrent sensibles au nationalisme qui se propage Manifeste du peuple algérien de Ferhat Abbas, en avril 1943 ; Manifeste de l’Istiqlal [parti de l’indépendance] au Maroc, en janvier 1944. Ces soldats du Maghreb, de retour chez eux, voient la misère matérielle qui frappe durement les campagnes, amertume et déception les guettent, lorsqu’il leur viendra à l’idée de réclamer les mêmes droits de citoyenneté que les Français d’Afrique du Nord. Beaucoup s’indignent de ce que la citoyenneté avec maintien du statut personnel musulman, accordée par les ordonnances de mars 1944 en Algérie, ne soit pas octroyée aux anciens combattants, ou, du moins, aux décorés de la Croix de guerre. Et surtout, ils découvrent avec stupeur l’ampleur de la répression dans le Constantinois, après les émeutes de Sétif et Guelma, en mai-juin 1945. Eux, qui ont fait preuve d’abnégation, de courage, de discipline dans la guerre pour libérer la France, se souviendront. Certains prendront les armes, des années plus tard, pour libérer leur » pays, de la présence coloniale, cette fois ; d’autres tenteront de faire reconnaître leurs droits de combattants pour la France, leur qualité de citoyen par le sang versé. Benjamin STORA, 1995 [2] _____________________________________ DJILALI Mohamedsoldat 17e RTAmort pour la France 19-5-1940. Le 25 mai dernier, Jean-Marie Lamblard écrivait à Madame Halima K., au Douar Béni-Abdallah En ce jour anniversaire, Madame Halima, je vous écris pour vous donner les renseignements que vous attendez sur la sépulture de votre père, Djilali Mohamed K., mort le 25 mai 1940 en France, caporal au 17e Régiment de Tirailleurs Algériens ...
Cest pourtant un fait historiquement prouvé,non _____/quote] C'est un sujet très difficile a aborder . Certains groupes de reconstitution historique de la guerre de Sept Ans recherchent activement des recrues pour personnifier des soldats de divers régiments, bien documentés comme étant " noirs" . Ce n'est pas évident . C'est aussi une
Chaque année, Israël commémore le 30 novembre le départ contraint des Juifs des pays musulmans. Mais cette année, Gilad Erdan, ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, a prié instamment » le Secrétaire-Général de l’ONU Antonio Guterres, de réexaminer la démarche de l’ONU concernant cette question, et de commencer à partager, dans tous les forums de l’Organisation, l’histoire des 850 000 réfugiés juifs expulsés des pays arabes et de l’Iran » » Il y a cinquante-huit ans, les juifs d’Algérie ont quitté leur terre. Contrairement aux pieds noirs, descendants de colons et d’immigrés italiens ou espagnols, ils étaient installés sur cette terre d’Algérie depuis 2000 ans. Pour ces communautés ancestrales de Constantine, de Henchir Fouara, de la région de Tebessa ou de Setif, ce départ vers la métropole, maquillé en retour », fut un cruel déracinement et un déni, un exil. En 1962, rapatriés » quittent l’Algérie précipitamment. Parmi eux, des Européens », des harkis, et juifs adoubés d’une pseudo-identité d’Européens, alors qu’ils étaient parmi les plus anciennes populations indigènes. Ni rapatriés », ni pieds noirs », ni colons, leurs racines étaient en Algérie, et plus largement en Afrique du Nord. De Palestine, de Rome, d’Egypte ou de Cyrénaïque, leur venue était liée à la destruction du Temple par Titus et à la déportation des premiers juifs en Afrique comme esclaves et prisonniers de guerre. Autrement dit, avant l’arrivée du christianisme, qui s’est répandu dans l’Empire romain par le biais des synagogues. Et, a fortiori, longtemps avant l’islam. Plusieurs célébrations permettent de lever le voile, cinquante ans après, sur quelques pans de leur histoire, les blessures infligées, et l’injustice qui leur a été faite. Colloques, conférences et concerts se succèdent, mais il ne semble pas que ce cinquantenaire-là ait trouvé beaucoup d’écho dans les grands médias. » Qu’on reconnaisse la responsabilité de la France dans le drame du 7 octobre 1961, pourquoi pas ? remarque Raphaël Draï 1, originaire de Constantine. Mais qu’au moins, on respecte un principe de réciprocité. Par exemple, qu’on facilite les choses pour que les juifs d’Algérie puissent se rendre sur la tombe de leurs pères dans les cimetières. Ces sont des lieux de mémoire. Sans parler des synagogues et des églises… » Une passionnante exposition intitulée Juifs d’Algérie se tient jusqu’au 27 janvier 2012 au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme 2. Partant d’une représentation de l’Afrique du Nord dans l’Antiquité pour s’achever avec l’exode qui marque l’indépendance de l’Algérie, elle mérite qu’on y envoie ses amis et ses enfants. Elle illustre de façon vivante et pédagogique, grâce à des panneaux très clairs, le parcours mal connu de cette communauté qui a opté pour la France en raison de ses valeurs et en a payé le prix. En outre, un excellent catalogue 3, riche et complet, élargit le champ. La mémoire juive de l’Algérie On aura beau faire, affirme Raphaël Draï, la mémoire de l’Algérie est une mémoire juive. » Mais les amitiés individuelles n’empêchent pas les épreuves collectives et une mémoire douloureuse, comme en témoignent l’expulsion des juifs d’Oran en 1666, le massacre d’Alger en 1805, ou la décapitation du grand rabbin d’Alger, Isaac Aboulker, dix ans plus tard. Beaucoup se plaisent à dater du décret Crémieux la mésentente entre les populations, mais c’est faire peu de cas de la dhimma, qui régissait les non-musulmans dans la loi coranique. En effet, la conquête de l’Algérie, en 1830, mettait fin à trois siècles de domination ottomane. Le décret Crémieux, qui accorde, en 1870, la nationalité française aux populations indigènes, offre aux juifs le moyen de se libérer enfin du statut de dhimmis, de protégés ». Cet affranchissement déclenche autant le ressentiment des musulmans, attachés à leur propre statut, que la fureur des populations européennes » foncièrement antisémites, qui exigent son abrogation — ou du moins, le retrait du droit de vote aux juifs. La hiérarchie des racismes organisait la société, » résume Jacques Tarnero, originaire d’Oran 4 . Au tournant du siècle, l’affaire Dreyfus et la publication du J’accuse d’Emile Zola se traduisent, en Algérie, par une violence inouïe meurtres, viols, assassinats de nourrissons… Une projection de photos au MAHJ donne la mesure de la liesse populaire lors de la visite de Drumont, un des pères fondateurs de l’antisémitisme à la française et élu député d’Alger. La haine des uns nourrit la rancœur des autres. Même si, au moment de la Grande Guerre, juifs d’Algérie, mobilisés dans les régiments de zouaves, se distinguent au combat plus de 1700 morts, un millier de veuves et 560 orphelins certains à Alger nient l’existence du sacrifice, faisant du négationnisme avant la lettre. Dans les années trente, la crise économique aidant, ce sont les juifs que les colons chargent de tous les maux, y compris des revendications nationalistes des musulmans. Des heurts violents éclatent à Alger, Constantine, Oran et Sétif. Et le 5 août 1934, c’est le pogrom de Constantine les musulmans se ruent dans le quartier juif et assassinent, pillent, mutilent, saccagent, comme l’illustrent les documents de l’exposition. Enfin, en 1940, Vichy décide l’abrogation du décret Crémieux, dépouillant les juifs d’Algérie de tout statut officiel jusqu’en 1943. Ils ne se remettront jamais tout à fait de cette trahison. En 1962, c’était la grande époque du photo-journalisme. Michel Salomon, le rédacteur en chef de L’Arche, le mensuel du FSJU qui a cessé de paraître en 2011, avait compris que c’était la photo qui faisait la force du témoignage dans des hebdomadaires comme le Nouvel Observateur et l’Express, sans parler de Paris-Match. Il envoya Bernard Nantet, un jeune reporter photographe, à Marseille et à Orly pour photographier l’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie. Les photos ci-dessous, à Marseille dans le camp de transit du Nouvel Arenas, inédites, attestent de leur désarroi et des conditions de leur accueil. Sur la photo n°4, il est écrit en hébreu Broukhim Habahim, bénis ceux qui viennent », autrement dit soyez les bienvenus. Il s’agit probablement de la salle de prières. L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orlyc Bernard Nantet L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orly c Bernard Nantet L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orly c Bernard Nantet L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orly c Bernard Nantet À suivre.. Article initialement publié dans Huffington post.
Ilsont été 500 000 combattants à être mobilisés, dans toute l’Afrique, pour libérer l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. 75 ans plus tard, la France essaie
A l'occasion de la journée d'hommage national aux harkis, le président de la République a reconnu hier que la France n'a pas su, en quittant le sol algérien, empêcher les massacres» des supplétifs de l'armée française. Plusieurs dizaines de milliers ont sans doute été tués, après avoir été désarmés par la France. C'est vrai. Elle n'a pas su protéger ses enfants», a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec des harkis à l'Elysée, parlant même de barbarie». Au cours d'une cérémonie solennelle aux Invalides, Chirac avait auparavant inauguré une plaque commémorative. La République y manifeste sa reconnaissance» envers ces Français musulmans. Une centaine d'anciens combattants et leurs descendants ont été décorés, alors que les honneurs étaient rendus par des régiments ayant leurs racines en Afrique du Nord spahis, tirailleurs ou zouaves. La plupart des associations de harkis se sont félicitées de ce pas vers la reconnaissance», qualifiée de dette d'honneur» par le chef de l'Etat.
JacquesRésal, l’un des descendants, est dépositaire du fonds constitué de 3500 lettres et environ une centaine de photographies et nous a permis de l’utiliser pour le mettre à la disposition de la communauté éducative. C’est un vaste projet transmedia qui est né de cet ensemble documentaire avec tout d’abord la réalisation d’un film La cicatrice. Une famille dans
OI01 Nécropole nationale française de Cuts Située à la sortie du village, la nécropole nationale française de Cuts appartient à la vallée de l’Oise soissonnaise. Adossée aux bois de Cuts et de Saint-Barthélemy, elle jouxte le cimetière communal. Conforme au plan type français son portail ouvre sur l’allée centrale qui traverse le cimetière. De part et d’autre de celle-ci, organisées en quatre grands carrés, les tombes, uniquement différenciées par leurs emblèmes religieux, sont alignées en rangées. Elles encadrent le drapeau tricolore situé au centre. La nécropole contient corps de soldats soldats français de métropole et de l’empire colonial et un soldat russe décédés lors de la Première Guerre mondiale, ainsi que 10 soldats français décédés lors de la Seconde Guerre mondiale. soldats y sont inhumés dans des sépultures individuelles et soldats dans deux ossuaires situés au fond de la nécropole au niveau de l’allée centrale. Dominant les deux ossuaires, une grande stèle sobre en béton porte les numéros des régiments des combattants inhumés et l’inscription suivante 1914 1918 Ici reposent 1743 militaires français morts pour la France ». Depuis l’érection de ce monument, vingt-sept soldats y ont été inhumés. Une petite stèle a été érigée devant ce monument en mars 2007. Elle a été commanditée par le Souvenir Français dans le but de créer un lieu de rassemblement des tirailleurs, là où des centaines sont tombés, honorer nos troupes d’Afrique et créer avec leurs descendants des cérémonies annuelles». Cette stèle portant l’inscription 14-18 39-45 Mars 2007» représente la France et l’Afrique imbriquées, ainsi qu’un croissant de lune surmonté d’une étoile à 5 branches, emblème de l’Islam. Les soldats inhumés dans la nécropole nationale française de Cuts sont majoritairement décédés lors des batailles de la traversée de l’Oise septembre-octobre 1914 et lors des combats qui se sont déroulés dans le secteur de Cuts entre mai et septembre 1918, notamment durant la deuxième bataille de la Marne juillet 1918. La nécropole, localisée non loin de l’ambulance française de Cuts vers laquelle affluent de nombreux blessés le 17 septembre 1914, se caractérise par son grand nombre de stèles musulmanes 396. Entre le 16 et le 17 septembre, la 3e brigade du Maroc perdit sur cette commune et dans ses environs 1325 hommes dont 500 tués au combat; le 20 septembre 1914 à Cuts et dans les communes riveraines, des tirailleurs algériens et un régiment sénégalais sont décimés J-Y. Bonnard. Elle compte aussi des sépultures de spahis et de zouaves ainsi que de soldats issus d’un bataillon des Tirailleurs Somalis. Ce bataillon, créé en mai 1916, regroupait des soldats provenant de Somalie, du Yémen, d’Abyssinie, du Sénégal et des Comores. Il a été envoyé au Mont de Choisy, situé sur le territoire de la commune de Cuts, en mai 1918, pour participer à la libération définitive du département de l’Oise. Les combats y ont été particulièrement intenses pendant six jours au prix de pertes importantes sous le feu des bombardements par obus toxiques » Jean-Yves Bonnard, La Force Noire en action Le Bataillon Somali dans l’Oise durant la Grande Guerre », Mémoire de l’Oise. La nécropole nationale française de Cuts est créée officiellement par la France comme nécropole de regroupement en mars 1920 sur un terrain légèrement pentu. Elle est érigée en cimetière national en 1922. C’est le type même de cimetière de regroupement. Là sont réunies des corps exhumés des tombes isolées de Cuts, des cimetières provisoires de Carlepont, Caisnes, Chevillecourt, Nampcel, Lassigny, Autrèches, Plessis-de-Roye, Margny-aux-Cerises et Bailly, ainsi que du carré communal de Noyon. Depuis 2014, la nécropole nationale française de Cuts est intégrée au Parcours des Zouaves » mis en place par le Musée Territoire 14-18 sur les communes de Cuts, Moulin-sous-Touvent et Carlepont. Ce parcours vidéo-guidé, proposé en français et en anglais, présente aux visiteurs les traces témoignant de l’implication des soldats originaires des colonies dans le premier conflit mondial. Elle est l’objet de commémorations spécifiques liées à la visite de chefs d’Etat, africains particulièrement, venus rendre hommage à leurs disparus.
Réunissur l'Ailette à l'occasion des Commémorations des combats de 1940, les enfants et petits-enfants des Tirailleurs de 1940 poursuivent les objectifs d'origine de l'Amicale du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens et souhaitent également accueillir les familles de toutes les unités de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique, qui ne sont pas déjà représentés.
Devise des régiments Legio Patria Nostra » La Légion est Notre PatrieL'origine de cette devise est aujourd'hui mal connue. On ne sait pas exactement quand, ni comment elle est née et a été adoptée. Néanmoins, l'appartenance à cette Patrie, à cette nouvelle famille, n'oblige pas à la répudiation de la première. La Légion étrangère respecte la patrie d’origine du légionnaire et il est parfaitement libre de conserver sa nationalité. À tel point que la Légion demande son accord à tout légionnaire qui pourrait être envoyé sur un théâtre d’opération sur lequel son pays d’origine serait également étrangère HONNEUR ET FIDÉLITÉ » 4e division blindée de la légion étrangère 4e Velite13e Demi-Brigade de la légion étrangère 13e More majorum de la 13e division blindée de la légion étrangère More majorumOpération ORYX de la 13e division blindée de la légion étrangère Restore hope3e compagnie de la 13e division blindée de la légion étrangère 1 More majorum, 2 Dur et pur1er régiment étranger de cavalerie 1er Royal étranger Nec pluribus impar Au dessus de tous, identique à celle du 14e régiment d'infanterie légère Les brigadiers chefs du 1er régiment étranger de cavalerie Honnète et fidèle2e régiment étranger de cavalerie 2e Pericula1er régiment étranger de génie 1 Parfois détruire, souvent construire, toujours servir avec honneur et fidélité, 2 Ad unum jusqu'au dernier 5e compagnie Cum vertute2e régiment étranger de génie Rien n'empêche6e régiment étranger de génie Ad unum Vers l'unité1er régiment étranger d'infanterie 1er bataillon de marche du 1er régiment étranger d'infanterie Vindicta4e bataillon et corps du 1er régiment étranger d'infanterie Honneur, discipline2e régiment étranger d'infanterie Être prêt 2e bataillon du 2e régiment étranger d'infanterie Honneur et fidèlitéTrain blindé du 2e régiment étranger d'infanterie en Aes triplex deo juvanteCompagnie de discipline du 2e régiment étranger d'infanterie, Dura lex sed lex3e régiment étranger d'infanterie 1 France d'abord, 2 Legio patria nostra La légion est notre patrie 3e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Legio patria nostra La légion est notre patrie6e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Avec le sourire7e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Isidore2e bataillon, 8e compagnie du 3e régiment étranger d'infanterie Quo non du 3e régiment étranger d'infanterie 1 Noël, 2 Selva4e régiment étranger d'infanterie 2e bataillon du 4e régiment étranger d'infanterie Nul ne crains5e régiment étranger d'infanterie 1er bataillon du 5e régiment étranger d'infanterie Primus Inter Pares Premier partout3e bataillon du 5e régiment étranger d'infanterie Ne crains rien6e régiment étranger d'infanterie Ad unum Vers l'unité12e régiment étranger d'infanterie Honneur, fidèlité, valeur, disciplineRégiment de marche de la légion étrangère France d'abord1er régiment de marche des volontaires étrangers Servir2e régiment étranger de parachutistes More majorum Sur le modèle des anciens13e demi-brigade de Légion étrangère More majorum Sur le modèle des anciensDétachement de Légion étrangère de Mayotte Pericula ludus Au danger mon plaisir du détachement de légion étrangère de Mayotte Avec le sourirePeloton d’Equipement Mécanique Legio patria nostra La légion est notre patrie40e compagnie de camions bennes Section bateaux pliants Ad ultimum65e compagnie de réparation automobile Legio patria nostra La légion est notre patrie
Dansla langue des peuples Ngunis, "Zoulou" signifie "ciel". c'est ainsi que s'appelait le chef de clan qui mena son peuple depuis l'Afrique centrale vers la vallée d'Umfolozi, au sud-est, pour y fonder la lignée royale vers 1709 dans ce qui est aujourd’hui le kwazulu natal. Les Zoulous étaient à l’origine un clan mineur, fondé par kaNtombhela Zoulou, appartenant au groupe des
2e régiment de tirailleurs algériens et son drapeau décoré de la Légion d'honneur et de la médaille militaire le 13 juillet 1919 à Paris, place de l'Hôtel-de-Ville 4e régiment de tirailleurs algériens, en 1917 7e régiment de tirailleurs algériens, en 1917 1er RTir d'Épinal sous-officier - 16e RTT troupe - 22e RTA troupe écussons modèle 1945. Les tirailleurs algériens, appelés aussi Turcos, étaient des unités d’infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française. Ces unités à recrutement majoritairement indigène 70-90 % selon les époques venues d'Algérie française ont existé de 1842 à 1964. Avant 1842, les indigènes d'Algérie étaient recrutés chez les zouaves. Ils participent à toutes les campagnes militaires du Second Empire et de la IIIe République et se distinguent particulièrement lors de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les 14 régiments ayant combattu obtiennent 55 citations à l'ordre de l'Armée[1], 4 régiments recevant la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur[2], puis lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment lors de la campagne d'Italie au sein du corps expéditionnaire français du général Juin puis du débarquement de Provence en août 1944. Les régiments de tirailleurs algériens et tunisiens sont avec les zouaves parmi les plus décorés de l'armée française. Le mot Turcos »[] Le surnom de Turcos » a été donné aux Tirailleurs Algériens lors de la guerre de Crimée par les Russes qui les avaient pris pour des Turcs. Parfois, il est utilisé en reprenant le terme espagnol, à propos d’Amérique latine de Cuba à l’Argentine pour désigner les descendants des immigrés de l’ex-empire ottoman, Syriens et Libanais. Le terme Turcos est surtout employé à la fin du XIXe siècle, notamment pendant la guerre de 1870-1871. Des Turcos sont ainsi les héros de la commune de Chanteau Loiret ou d’un des Contes du lundi de'Alphonse Daudet, le Turco de la commune ». Les traductions successives du mot, désormais français, de turco » amènent à des contre-sens. Ainsi, le roman La Ciociara d'Alberto Moravia dont Vittorio De Sica tire le film le film homonyme en 1961, avec Sophia Loren et Jean-Paul Belmondo évoque les crimes perpétrés en Italie, dans la région d'Esperia, par l'armée française et notamment par certains de ses goumiers marocains assimilés aux Turcos. La traduction en français en 1958 par Claude Poncet parle de Turcs » pages 293 & 297 de l’édition J’ai Lu, 1984, 350 p. faisant un lien, non voulu par l’auteur, entre les anciennes et les nouvelles catégories objets de ressentiment. Histoire[] Dès les débuts de la conquête de l'Algérie, en 1830, les soldats français s’entourent de troupes indigènes car ces dernières connaissent bien le pays, la culture locale, l’adversaire et s'adaptent généralement mieux au climat local que les Européens. Ces troupes indigènes sont tout d'abord appelées zouaves par les français du nom d'une confédération tribale qui servit les turcs d’Algérie, entrée au service de la France peu après la prise d'Alger. Le recrutement des tirailleurs algériens est rapidement octobre 1830 ouvert aux colons européens d'Algérie. Trois bataillons de Tirailleurs Indigènes sont créés par l'ordonnance du 7 décembre 1841 pour accueillir les indigènes au moment où les Zouaves deviennent un corps à recrutement exclusivement français. Les premiers bataillons de tirailleurs algériens apparaissent ainsi en 1842 et servent de force de souveraineté dans les territoires conquis. Ces unités de tirailleurs, recrutés parmi les indigènes, se différencient des unités de zouaves, à recrutement européen. Au début les bataillons sont indépendants et participent à la plupart des opérations de conquête et de pacification en Algérie notamment à Constantine et Laghouat. En 1854, un régiment provisoire est organisé pour la guerre de Crimée puis en 1856, trois régiments à trois bataillons de six compagnies sont créés, un dans chaque département d'Algérie, et comportent chacun 106 officiers et 4 059 hommes. En 1884, un 4e régiment est formé en Tunisie. Au départ, les tirailleurs tunisiens sont intégrés aux tirailleurs algériens et portent des numéros d'unités multiple de quatre. C'est seulement en 1921 que le terme de Tunisien sera adopté pour désigner ces derniers. En 1914, cinq nouveaux régiments, les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e, sont créés. À partir de 1854, les tirailleurs vont servir hors d'Afrique du Nord et stationneront régulièrement en France entre 1918 et 1960. Le commandement français montrera une grande confiance dans ces troupes et leur implication au service de la France ainsi que leur exotisme » les rendront souvent très populaires auprès des populations locales. Uniforme en 1852 Infanterie, soldat algérien, fusil, officier français drapeau, officier algérien, soldat tambour, algériens vers 1866 Cliquez sur une vignette pour l’agrandir Les régiments de tirailleurs algériens écrivirent pour l'armée française parmi les pages les plus glorieuses de son histoire[3]. Ils participent à toutes les campagnes du Second Empire et de la IIIe République Laghouat 1852, guerres de Crimée 1854-1855, où ils gagnèrent leur surnom de turcos », et d'Italie 1859, campagne du Sénégal 1860-1861 et de Cochinchine 1858-1862, guerre du Mexique 1862-1867, guerre franco-prussienne de 1870-1871 en Lorraine, aux armées de la Loire et de l'Est, campagnes de Tunisie 1881-1883, du Tonkin 1883-1886, de Madagascar 1895, opérations de pacification en Algérie, au Sahara, campagne du Maroc de 1907 à 1912. Ils s'illustrent ensuite durant la Première Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de Verdun en 1916, puis durant la Seconde Guerre mondiale, en Tunisie 1942-1943, en Corse 1943, en Italie 1943-1944, sur l'Île d'Elbe 1944, en Provence 1944, dans les Vosges 1944, en Alsace 1944-1945 et en Indochine plus particulièrement à la Bataille de Điện Biên Phủ en 1954. Les régiments de tirailleurs RTA deviennent en 1958 régiments de tirailleurs » RT, le A » disparaissant. En 1964, les tirailleurs sont dissous, et à leur place on forme des bataillons de chasseurs ou de régiments d'infanterie. Uniforme, nouba et mascotte du régiment[] L'uniforme des tirailleurs dit à l'orientale » remonte à la création des premiers régiments vers 1840. Cet uniforme, quasiment identique à celui des zouaves et des spahis, hormis dans le choix des couleurs comprend une coiffure la chéchia » ou le chèche » une veste de couleur bleue avec des parements jaunes, portée sur une sédria » gilet sans manches une ceinture de laine rouge le séroual, un pantalon bleu ou blanc, ample avec de nombreux plis En plus de leur uniforme particulier, les tirailleurs possèdent également une musique originale, la nouba, caractérisée par son chapeau chinois, et une mascotte généralement un ovin, bélier, mouflon ou bouc qui marche en tête lors des défilés. Composition d'un régiment de tirailleurs[] Première Guerre mondiale[] En 1914, un régiment d'infanterie possède trois bataillons et compte environ 3 400 hommes. Un bataillon d'infanterie comprend quatre compagnies et compte 1100 hommes et deux mitrailleuses. Une compagnie d'infanterie compte 4 sections de 60 hommes. À la mobilisation, les neufs régiments de tirailleurs algériens et tunisiens représentent quarante bataillons dont dix-neuf se trouvent au Maroc. 32 bataillons sont envoyés en France en août et septembre 1914, 6 demeurent au Maroc et 2 en Algérie. Au cours de la guerre l'effectif s’accroît encore avec la formation de régiments de marche RMT et de régiments mixtes de Zouaves et de Tirailleurs RMZT. Deux réorganisations se produisent, l’une en décembre 1914 et l’autre en mars 1915. Elles se traduisent par l’apparition de neuf régiments de marche, numérotés de 1 à 9 qui comprendront au cours des trois années de guerre suivantes quelque 63 bataillons auxquels s’ajouteront 12 supplémentaires dans les derniers mois de la guerre. Le jour de l'armistice, 48 bataillons de 700 hommes environ sont présents. Seconde Guerre mondiale[] Durant la Seconde Guerre mondiale, un régiment de tirailleurs est commandé par un colonel assisté d'un lieutenant-colonel. Il comprend[4] un état-major trois unités régimentaires une compagnie hors-rang CHG une compagnie antichar CAC une compagnie de canons d'infanterie CCI qui dispose de six obusiers de 105 trois bataillons qui comprennent chacun une compagnie de commandement trois compagnies à trois sections de fusiliers-voltigeurs et une section de mitrailleuses et d'engin une compagnie d'accompagnement à deux sections de mitrailleuses lourdes, une section de mortiers de 81 et une section de canons antichars Un régiment comporte un peu plus de 3 000 hommes dont 500 officiers et sous-officiers et 200 véhicules. La proportion de Maghrébins atteint 70 % pour le régiment, 75 % pour le bataillon et 80 % pour la compagnie de fusiliers-voltigeurs. Campagnes du Second Empire[] Guerre de Crimée 1853-1856[] En 1854 un régiment provisoire à deux bataillons de neuf compagnies est formé. C'est lors du siège de Sébastopol que les tirailleurs gagnent leur surnom de Turcos. Au cours de la campagne, le régiment s'illustre à de nombreuses reprises. Il est cité une première fois le 19 mars 1855 à l'ordre de l'armée d'Orient dans la nuit du 14 au 15 mars, trois compagnies [de tirailleurs] se sont jetées sur une masse d'infanterie russe, l'ont mise en déroute et refoulée dans la place »[5]. Le 7 juin 1855, les alliés s’emparent du Mamelon-Vert, un ouvrage fortifié qui couvre Malakoff à l’est. Au cours de cet assaut, le régiment de Tirailleurs algériens perd 28 officiers et 398 hommes tués ou blessés et est cité une nouvelle fois dans l'ordre général du commandant en chef de l'armée d'Orient pour la part active qu'il a prise à l'enlèvement de vive force des redoutes russes en avant de Sébastopol. »[6]. Le 7 septembre 1855, le général Mac Mahon attaque le fort de Malakoff, clé de la défense russe. Le lendemain, les Russes abandonnent la position après y avoir mis le feu. La tour Malakoff tombe aux mains des Français et des Anglais. Par cette victoire, Mac Mahon passe à la postérité. C'est à ce moment qu'il prononce son fameux J’y suis ! J’y reste ». Ces combats coutent à nouveau aux tirailleurs 14 officiers et 250 hommes. Lors de cette bataille, le sergent Mohamed Ould el Hadj Kadour, qui perd ses deux bras, devient le premier tirailleur à être décoré de la Légion d'honneur[7]. Sur 2 800 tirailleurs envoyés en Crimée plus de 900 sont tués ou blessés. Campagne d'Italie 1859[] Comme pour la campagne de Crimée, l'armée d'Afrique fut appelée à fournir un contingent pour la campagne d'Italie. Un décret du 26 mars créa un régiment provisoire de tirailleurs algériens destiné à servir en Italie. Il eut 3 bataillons à 6 compagnies qui fut formé avec des éléments tirés des 3 régiments, qui fournirent chacun la valeur d'un bataillon, environ 1 100 soldats. Ces régiments furent ensuite recomplétés, mais eurent leurs compagnies réduites de 45 hommes. Le commandement en est donné au colonel Laure[8], du 2e régiment de Tirailleurs algériens[9]. Ce régiment s'illustre particulièrement lors des batailles de Magenta et Solférino. Henri Dunant écrira À l'attaque du mont Fontana les tirailleurs algériens sont décimés, leurs colonels Laure et Herment sont tués, leurs officiers succombent en grand nombre, ce qui redouble leur fureur ils s'excitent à venger leur mort et se précipitent, avec la rage de l'Africain, sur leurs ennemis qu'ils massacrent avec frénésie sans trêve ni relâche et comme des tigres altérés de sang »[10]. Dans l'historique du 3e Tirailleurs, on peut lire Dans cette rude journée, ou la bravoure fit autant plus que la science militaire, les tirailleurs provoquèrent l'admiration de toute l'armée en se montrant non seulement l'incomparable troupe de choc qu'ils avaient toujours été, mais encore d'opiniâtres défenseurs du terrain conquis, d'infatigables combattants toujours prêts à recommencer la lutte, en un mot, faisant preuve des plus précieuses qualités qui distinguent une troupe d'élite, aussi bien dans la défense que dans l'attaque »[11]. En deux mois, le régiment a eu 44 officiers et 587 hommes tués ou blessés[12]. Expédition du Mexique 1862-1867[] Au Mexique, de 1862 à 1867, les tirailleurs s'illustrent à nouveau, notamment lors de la bataille de San Lorenzo en 1863, ou les tirailleurs prennent deux drapeaux ennemis[13],[14]. À la suite de leurs exploits militaires, un bataillon sera désigné pour monter la garde au palais des Tuileries à Paris[7]. Guerre de 1870-71[] Le 3e RTA à Wœrth en 1870. Durant la guerre de 1870-71, les trois régiments de tirailleurs environ 9 000 hommes sont envoyés en France où ils combattent lors des batailles de Wissembourg et Frœschwiller-Wœrth. Lors du combat de Wissembourg, le 1er Tirailleurs lutte toute une journée, avec un bataillon du 74e de ligne, contre plus de 15 bataillons bavarois et prussiens. 2 800 soldat français sont opposés à plus de 11 000 ennemis[15]. Les régiments sont décimés et après Frœschwiller, le 2e Tirailleurs ne comptent plus que 450 hommes valides sur 3 000[7]. Après la défaite de Sedan du 2 septembre 1870, un régiment de tirailleurs combat dans l'Armée de la Loire puis avec le général Bourbaki en Franche-Comté en janvier 1871. Leurs pertes sont estimées à 5 000 tués[16]. La Marche des Tirailleurs ou Chant des Turcos relate l'exploit du 2e Régiment de Tirailleurs Algériens à Frœschwiller le 6 août 1870. Les Tirailleurs chargèrent les canons prussiens et furent anéanti à 90%. En 1870-1871 certains de ces Tirailleurs Algériens ou Turcos furent tués par les Versaillais comme Kaddour, ’le turco de la commune » d’Alphonse Daudet Contes du lundi, d’autres en participant à la répression française de la révolte kabyle. Le plus grand nombre fut tué par les Prussiens, comme le Turco de Chanteau, héros en l’honneur duquel deux monuments existent dans cette commune du Loiret[17]. À quelques kilomètres, des dizaines de Tirailleurs Algériens, héros de la deuxième guerre mondiale, sont inhumés à Fleury-les-Aubrais. Première Guerre mondiale[] Tirailleur algérien à Magic City, Paris, 1913. Tirailleurs dans une rue d'Odessa, en 1919, lors de l'intervention française dans la guerre civile Russe. Tirailleurs algériens blessés pendant la Première Guerre mondiale et évacués par des autobus parisiens transformés en ambulances militaires Environ 270 000 Maghrébins sont mobilisés en 1914-18 et 190 000 vont être envoyés en Europe[18]. Si ces effectifs sont peu importants par rapport au total des effectifs engagés, les tirailleurs leur rôle ne saurait être sous-estimé. Les troupes de l'Armée d'Afrique en particulier, européennes comme indigènes, ont participé aux combats sur le front de France[19]. Leur apport a notamment été très important dans les semaines décisives de septembre 1914 lors de la bataille de la Marne[20]. Ainsi, à propos des faits d'armes de la Division marocaine, composée pour moitié de tirailleurs algériens et tunisiens[21], lors de cette bataille, le maréchal Foch aurait dit La fortune a voulu que la division marocaine fût là ! »[22]. Il cite la division à l'ordre de l'Armée le 22 septembre 1914[23]. Quant à Adolphe Messimy, il écrit plus tard dans ses mémoires à propos des divisions d'outre-mer[24] ayant participé à cette victoire de la Marne Je laisse à ceux qui me liront le soin de réfléchir à ce qu'auraient été les événements, si Gallieni sur l'Ourcq et Foch aux marais de Saint-Gond, n'avaient pas eu à leur disposition ces troupes d'élite, pleine d'élan et fraîches, s'ils auraient pu remporter de justesse les deux succès qui décidèrent du sort de la bataille décisive... et de la France »[25]. Si des cas de paniques sont signalés dans les bataillons lors des premières semaines de combats, comme dans les unités métropolitaines et de Zouaves, par la suite, les régiments de tirailleurs sont considérés fiables, et après Charleroi et la Marne, ils s'illustrent, comme les Zouaves, des batailles, en Champagne, à Verdun, dans la Somme et dans les offensives victorieuses finales[26]. À propos des tirailleurs algériens, le baron des Lyons de Feuchin écrit en 1924 dans son Rapport sur le Bilan des Pertes en Morts et en Blessés des Nations Belligérantes Le rôle joué pendant la grande guerre par les indigènes algériens a été grand, leur sang s'est mêlé au sang français sur tous les champs de bataille, leur acquérant des droits légitimes par des sacrifices communs... »[27]. Les tirailleurs sont aussi engagés en mer Noire, en 1919, lors de l'intervention française dans la guerre civile russe contre les Bolcheviques. Ils stationnent à Odessa et à Sébastopol. Selon Gilbert Meynier, 155 221 algériens et tunisiens ont combattu au front et le nombre de tués s'élèvent à 35 900 soit un taux de pertes de 23 %[28]. Parcours des régiments de tirailleurs[] Parcours des seize régiments de tirailleurs numérotation définitive au 11 novembre 1918 en activité au 11 novembre 1918, durant la guerre 1914-18. Deux régiments les 14e et 17e sont créés en octobre 1918 et n'ont pas combattu. Trois autres les 12e, 15e et 21e sont créés en novembre après l'armistice. Quatre régiments mixtes de zouaves et tirailleurs, c'est-à-dire notamment composés d'européens, sont créés lors de la Première Guerre mondiale avec deux bataillons de tirailleurs algériens et un bataillon de zouaves. Ils perdent leur bataillon de zouaves entre avril et juillet 1918 et deviennent alors entièrement composés de tirailleurs. Les 2e et 3e mixtes sont transformés respectivement en 13e RMT et 6e RMT alors que les 1er et 4e mixtes conservent leur nom de mixte jusqu'en 1920. Le jour de l’armistice, on compte donc seize régiments de tirailleurs dont deux ont conservé l’appellation mixte sans l’être représentant quarante-huit bataillons. 1er régiment de tirailleurs algériens[] 1914 Charleroi, Bataille de la Marne - Course à la mer Montmirail, Château-Thierry, Fismes, Bataille des Flandres l'Yser, Luyghem, Bixschoote, la Maison du Passeur 1915 Armées du Nord - Canal de l'Yperlée Yser, attaque par les gaz du 22 avril, 1916 bataille de Verdun Cote 304, Bataille de la Somme Maurepas, 1917 Champagne Bataille des monts de Champagne, le Mont-Haut 17 avril, 1918 Grivesnes, Montdidier, Ouest de Reims Cote 240, Saint-Thierry, La Vesle, l'Aisne, ligne Hundling-Stellung[29] 2e régiment de tirailleurs algériens[] 1914 vers Charleroi Oret, Mettet 23 août, Florennes 24 août, Retraite des IIIe et IVe Armées Courgivaux, Petit-Morin, Bataille de la Marne Cuts-la-Pommeraye 15-17 septembre 1915 Ire et IIIe Armées en Argonne et sur la Meuse plateau des Loges, seconde bataille de Champagne attaque du 25 septembre, Epine de Védegrange 1916 Bataille de Verdun Louvemont, Côte-du-Poivre février, Souville juillet, Reprise des Forts de Douaumont et de Vaux Bois le Chaume, Bezonveaux 15 décembre 1917 Bataille de Verdun Cote 304 1918 Moreuil 8 août, Noyon 28 août, Chauny, Tergnier Sergent Major DUVIAU==== 3e régiment de tirailleurs algériens ==== 1914 Vers Charleroi Oret, Mettet 23 août, Florennes 24 août, Retraite des IIIe et IVe Armées Courgivaux, Petit-Morin, Bataille de la Marne Cuts-la-Pommeraye 15-17 septembre 1915 Ire et IIIe Armées en Argonne et sur la Meuse plateau des Loges, seconde bataille de Champagne attaque du 25 septembre, Epine de Védegrange 1916 Bataille de Verdun Louvemont, Côte-du-Poivre février, Souville juillet, Reprise des forts de Douaumont et de Vaux Bois le Chaume, Bezonveaux 15 décembre 1917 Bataille de Verdun Cote 304, 1918 Moreuil 8 août, Noyon 28 août, Chauny, Tergnier 4e régiment de tirailleurs tunisiens[] 1914 Vers Charleroi, bataille de la Marne et course à la mer Montmirail, Château-Thierry, Fismes, reprise de l'offensive, secteur de Reims La Bertonnerie 22 décembre 1915 offensive secondaire des Flandres Grande dune près Nieuport 28 janvier, offensive d'Artois Cote 140, crête de Vimy 9 mai, seconde bataille de Champagne Butte de Souain, bois Sabot 25 septembre 1916 bataille de la Somme Belloy-en-Santerre 4 juillet 1917 Bataille des monts de Champagne, mont Sans-Nom, Auberive 17 avril, Verdun 1918 Villers-Bretonneux, Bois de Hangard 26 avril, Montagne-de-Paris, Missy-aux-Bois, Chaudun 29 mai-1er juin, Amblény 12 juin, Saint-Pierre l'Aigle, Dommiers, Chaudun 18 juillet, tunnel de Vauxaillon, Neuville-sous-Marginal 28 août-17 septembre 5e régiment de tirailleurs algériens[] 6e régiment de tirailleurs algériens[] Dissous en 1915 puis recréé à partir du 3e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs le 8 mai 1918. 1914 retraite des IIIe et IVe Armée vers la Marne, bataille de la Marne, 5 au 13 septembre, bataille des Flandres front de l'Yser 1915 Armées du Nord - Canal d l'Yperlée l'Yser, 1re attaque allemande aux gaz asphyxiant secteur d'Ypres 1918 secteur de Reims Saint-Thierry, Cote 240, La Vesle, l'Aisne 7e régiment de tirailleurs algériens[] 1914 retraite des IIIe et IVe Armée vers la Marne, bataille de la Marne, 5 au 13 septembre, bataille des Flandres Bois Triangulaire, Nord d'Ypres 12 novembre 1915 Flandres Grande Dune près Nieuport 28 janvier, offensive d'Artois Cote 140, crête de Vimy 9 mai, seconde bataille de Champagne butte de Souains, bois Sabot 25 septembre 1916 Bataille de la Somme Belloy-en-Santerre 4 juillet, 1917 Bataille des monts de Champagne, Mont-sans-Nom, Auberive 17 avril, Verdun 1918 Villers-Bretonneux, bois du Hangard 26 avril, Montagne de Paris, Missy-aux-Bois, Chaudun 29 mai - 1er juin, Amblémy 12 juin, Saint-Pierre-l'Aigle, Daumiers, Chaudun 18 juillet, tunnel de Vauxaillon, Neuville-sous-Marginal 28 août - 17 septembre 8e régiment de tirailleurs algériens[] A pris part à toutes les batailles du 4e régiment de zouaves. 9e régiment de tirailleurs algériens[] A pris part à toutes les batailles du 1er régiment de zouaves. 10e régiment de tirailleurs algériens[] Constitué en janvier 1918, avec un bataillon aguerri et deux bataillons de recrues 3e bataillon du 3e Tirailleurs ancien, 11e bataillon du 2e Tirailleurs et 11e bataillon du 3e Tirailleurs 11e régiment de tirailleurs algériens[] Constitué en janvier 1918, avec un bataillon aguerri et deux bataillons de recrues 4e bataillon du 7e Tirailleurs ancien, 9e bataillon du 7e Tirailleurs et 11e bataillon du 7e Tirailleurs 13e régiment de tirailleurs algériens[] Constitué en juin 1918 par transformation du 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs 14e régiment de tirailleurs algériens[] Constitué le 4 octobre 1918 en remplacement du 359e RI dissous. 17e régiment de tirailleurs algériens[] Constitué le 28 octobre 1918 en remplacement du 294e RI dissous 1er régiment mixte de zouaves et de tirailleurs[] Créé en 1914 avec deux bataillons de Tirailleurs et un de Zouaves, son bataillon de Zouaves est dissous en juillet 1918. Le régiment comprend dès lors trois bataillons de Tirailleurs mais conserve son nom de 1er mixte. Il deviendra le 43e régiment de tirailleurs algériens en 1920 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs[] Créé en 1915 avec deux bataillons de tirailleurs et un de zouaves, son bataillon de zouaves est dissous en avril 1918. Le régiment comprend dès lors trois bataillons de Tirailleurs mais conserve son nom de 4e mixte. Il deviendra le 16e régiment de tirailleurs tunisiens en 1920. Entre-deux-guerres[] En juin 1919, on constitue de nouvelles unités de marche à partir de bataillon se trouvant en France où ils viennent de combattre. - Pour l'Armée de Hongrie les trois bataillons du 12e de marche forment le 16e de marche; les trois bataillons du 6e de marche forment le 18e de marche; les trois bataillons du 1er mixte forment le 19e de marche ; les trois bataillons du 17e de marche et les trois bataillons du 21e de marche gardent leur numéro. - Pour l'Armée du Danube les trois bataillons du 14e de marche forment le 22e de marche; les trois bataillons du 10e de marche forment le 23e de marche. - À la 122e de Constantinople, les trois bataillons du 11e de marche forment le 27e de marche. Seconde Guerre mondiale[] Au 1er mars 1940, l'effectif des Maghrébins affectés aux armées s'élevait à 70 000 hommes en métropole, 100 000 en Afrique du Nord, 23 000 au Levant, 2 000 dans la Marine et 145 000 affectés aux forces de territoire, soit un total de 340 000 hommes[30]. De 1942 et 1945, après le réarmement des troupes françaises en Afrique du Nord, 233 000 Maghrébins et européens furent mobilisés et affectés essentiellement dans les régiments de tirailleurs notamment au sein de la 2e DIM, de la 3e DIA et de la 4e DMM[31]. À cause de la crise des effectifs, les zouaves, normalement composés d'Européens recrutent aussi des indigènes » et deviennent des unités mixtes[32]. Trois régiments de zouaves, les 1er, 3e et 4e participent à la campagne de Tunisie en 1942-1943. Aucune formation de zouaves n'est engagée en Italie. Neuf bataillons prennent part aux campagnes de France et d'Allemagne en 1944-1945 3 Bataillons de Zouaves Portés BZP à la 1re division blindée en 1944-1945, le 9e régiment de zouaves à la suite de la 1re Armée Française en Alsace et Allemagne enfin le 4e régiment de zouaves rattaché à l’armée commandée par le général Larminat et chargée de la liquidation des poches de résistance allemande de la pointe de Grave, à Royan et à la Rochelle sur la côte atlantique[33]. Le 22e bataillon de marche nord-africain de la 1re armée était également composé de tirailleurs maghrébins et d'Européens. Bataille de France 1939-40[] Article détaillé Bataille de France. Le nombre de Maghrébins tués lors de la Bataille de France, majoritairement des tirailleurs algériens et tunisiens, s'élève à 5 400[34]. Tunisie 1942-43[] Article détaillé Campagne de Tunisie. Au 15 mars 1943, les effectifs engagés dans la campagne de Tunisie, s'élevaient à environ 73 000 hommes dont plus de 50 000 Maghrébins 70 %[35]. Le nombre de Maghrébins tués de novembre 1942 à mai 1943, essentiellement des tirailleurs, s'élève à environ 3 500[36]. Italie 1943-44[] Articles détaillés Corps expéditionnaire français en Italie et Bataille du Mont Cassin. En mai 1944, le CEF en Italie comportait 112 000 hommes dont 67 000 Maghrébins 60 %[37]. 6 500 soldats, dont 4 000 Maghrébins, surtout des tirailleurs algériens et tunisiens, sont tués de novembre 1943 à juin 1944[38]. Lors de la campagne d'Italie, les troupes indigènes perpètrent des Crimes de 1944 en Ciociarie. Décrivant cette campagne, Pierre Montagnon écrit Les tirailleurs de la 3e DIA, la division des trois croissants, écriront sur les pentes des Apennins quelques-unes des plus belles pages d'héroïsme de l'histoire de l'armée française. Ces enfants de la vieille Numidie que leur chef, le général de Montsabert, qualifie de par leur origine d'héritiers de la IIIe Augusta enlèveront le Monna Casale 1395 mètres, le Monna Acqua Fondata 1325 mètres, s'accrochent au Belvédère avant de forcer la ligne Gustav et de marcher sur Rome. »[39] France et Allemagne 1944-45[] Article détaillé Débarquement de Provence. Sur les 267 000 hommes que comptaient la 1re armée lors du Débarquement de Provence en août 1944, les Maghrébins, majoritairement tirailleurs algériens et tunisiens, représentaient environ 50 % des effectifs soit plus de 130 000 hommes[40]. Le nombre de Maghrébins tués d'août 1944 à mai 1945, essentiellement des tirailleurs, s'élève à 3 716 dont 96 à la 2e DB[41]. Guerre d'Indochine 1946-54[] Entre 1947 et 1954, 122 900 Maghrébins débarquèrent en Indochine. Le 1er février 1954, les Maghrébins, majoritairement des tirailleurs algériens, engagés dans le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient étaient environ 37 000 sur un total de 127 785 hommes des Forces terrestres autochtones non compris[42],[43]. Les 1er, 2e et 7e régiments de tirailleurs arrivèrent en Indochine dès 1947 et au total 54 bataillons de tirailleurs algériens et tunisiens sont passés en Indochine de 1947 à 1955. Au total, le nombre de Maghrébins tués et disparus s'élève, selon les estimations, entre 8 000 et 12 256[44],[45]. Guerre d'Algérie 1954-1962[] Dix régiments de tirailleurs 1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 21e, 21e, 22e composés de Français de souche nord-africaine participèrent à la guerre d'Algérie[7]. Décorations[] Pour les décorations et les citations, les régiments de tirailleurs nord-africains sont avec les Zouaves parmi les plus décorés de l'armée française et viennent juste après le Régiment d'infanterie coloniale du Maroc RICM, appartenant aux troupes coloniales, et le Régiment de marche de la Légion étrangère, appartenant à l'Armée d'Afrique[46]. Sur les 34 drapeaux d’Infanterie de l'armée française décorés à ce jour de la Légion d'honneur, 6 sont des régiments de tirailleurs algériens et tunisiens. Le drapeau du 2e RTA est l'un des 4 drapeaux de régiments de l'Armée française décorés à la fois de la Légion d'honneur et de la médaille militaire[47],[48],[49]. On lit dans une de ses 6 citations régiment d'assaut qui a conservé dans cette guerre les rudes et éclatantes traditions de l'arme blanche et de la baïonnette française »[50]. Au cours de la Première Guerre mondiale, leurs faits d'armes leur valent les plus hautes distinctions. Ils obtiennent plus de 20 % des plus hautes distinctions décernées Drapeaux décorés de la Légion d'honneur ou de la Médaille militaire et fourragères rouges à la couleur de la Légion d'honneur alors que leurs effectifs au combat ne représentent à la fin de la guerre que 2 % du total des combattants[51]. Sur 19 régiments d’infanterie de l’Armée française dont le drapeau est décoré de la Légion d’honneur ou de la Médaille militaire au cours de la guerre, on dénombre 4 régiments de tirailleurs[52]. Sur les 17 régiments et 6 bataillons qui ont reçu la fourragère à la couleur de la Légion d'honneur au moins 6 citations à l'ordre de l'Armée on dénombre également 4 régiments de tirailleurs[53]. En outre, les 14 régiments de tirailleurs en activité au 31 août 1918 ont tous obtenu la fourragère au moins 2 citations à l'ordre de l'Armée totalisant 55 citations à l'ordre de l'Armée[54]; 6 reçurent la fourragère au couleurs de la croix de Guerre[55], 4 la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire[56] et 4 fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur[57],[58],[59]. Au cours de la Seconde Guerre mondiale 6 régiments de tirailleurs algériens et tunisiens furent cités à l'ordre de l'armée et 3 reçurent la fourragère. Deux régiments, les 4e RTT et 7e RTA ont été cités au moins 10 fois à l'ordre de l'armée de 1914 à 1945 et comptent parmi les plus décorés de l'Armée française[54]. Il n’y a pas de liaison directe entre le port d’une fourragère et l’attribution au drapeau de la décoration correspondante, car, c’est uniquement le nombre de citations à l’ordre de l’Armée qui est pris en compte pour l’attribution de la fourragère à une unité. Drapeaux[] Drapeaux décorés de la Médaille militaire 2e régiment de tirailleurs algériens 05/07/1919 Drapeaux décorés de la Légion d'honneur 1er régiment de tirailleurs algériens 15/10/1948 2e régiment de tirailleurs algériens 24/03/1902 3e régiment de tirailleurs algériens 11/11/1863 4e régiment de tirailleurs tunisiens 05/07/1919 7e régiment de tirailleurs algériens 05/07/1919 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, futur 16e 05/07/1919 Première Guerre mondiale[] Au cours de la guerre, les 14 régiments de tirailleurs obtiennent 55 citations collectives à l'ordre de l'Armée 4 fourragères aux couleurs du ruban de la Légion d’honneur 6 citations à l'ordre de l'Armée 2e régiment de tirailleurs algériens 6 citations 4e régiment de tirailleurs tunisiens 6 citations 7e régiment de tirailleurs algériens 6 citations 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, futur 16e RTT 6 citations 4 fourragères aux couleurs du ruban de la médaille militaire 4-5 citations à l'ordre de l'Armée 1er régiment mixte de zouaves et de tirailleurs futur 43e RTA 5 citations 8e régiment de tirailleurs tunisiens 5 citations 1er régiment de tirailleurs algériens 4 citations 13e régiment de tirailleurs algériens 4 citations 6 fourragères aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 2-3 citations à l'ordre de l'Armée 9e régiment de tirailleurs algériens 3 citations 3e régiment de tirailleurs algériens 2 citations 5e régiment de tirailleurs algériens2 citations 6e régiment de tirailleurs algériens 2 citations 10e régiment de tirailleurs algériens 2 citations 11e régiment de tirailleurs algériens 2 citations Seconde Guerre mondiale[] Fourragère avec olive aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire et de la Croix de guerre 1939-1945 4-5 citations à l'ordre de l'Armée 3e régiment de tirailleurs algériens 4 citations 4e régiment de tirailleurs tunisiens 4 citations Fourragère avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 2-3 citations à l'ordre de l'Armée 7e régiment de tirailleurs algériens 3 citations Guerre d'Indochine[] Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs 4-5 citations à l'ordre de l'Armée 7e régiment de tirailleurs algériens 4e bataillon Inscriptions sur les drapeaux[] Inscriptions sur les drapeaux des principaux régiments de tirailleurs[60] 1e régiment de tirailleurs algériens Laghouat 1852, Sébastopol 1854-1855, Turbigo 1859, San Lorenzo 1863, Extrême-Orient 1884-1885, Tchad 1900, Maroc 1907-1913-1918, la Somme-l'Aisne 1916, Saint-Thierry 1918, Pichon 1943, Vosges 1944, Indochine 1947-1954. 2e régiment de tirailleurs algériens Laghouat 1852, Sébastopol 1854-1855, San Lorenzo 1863, Solferino 1859, Champagne 1915, Verdun 1916, L'Aisne 1917, Picardie 1918, Tunisie 1942-1943, Indochine 1947-1954. 3e régiment de tirailleurs algériens Laghouat 1852, Sébastopol 1854-1855, Solferino 1859, San Lorenzo 1863, Extrême-Orient 1884-1885, Champagne 1915, Verdun 1916, l'Aisne 1918, Medjez-el-Bab 1943, Abruzzes 1944, Rome 1944, Toulon 1944, Vosges 1944, Indochine 1947-1954. 4e régiment de tirailleurs tunisiens Casablanca 1908, Guise 1914, Artois 1915, Champagne 1915, Verdun 1917, l'Aisne 1918, Picardie 1918, Sommepy 1918, le Belvédère 1944, Garigliano 1944, Vosges 1944, Stuttgart 1945, Indochine 1947-1954. 5e régiment de tirailleurs algériens Verdun 1916, Picardie 1918, Montfaucon 1918, Maroc 1925-1926. 6e régiment de tirailleurs algériens l'Aisne 1914-1918, Champagne 1918, Noyon 1918, Maroc 1925-1926, Djebel-Zaghouan 1943, Indochine 1949-1954. 7e régiment de tirailleurs algériens Artois 1915, Champagne 1915, Verdun 1917, Soissonnais 1918, Picardie 1918, l'Aisne 1918, Levant 1920-1921, Maroc 1925-1926, Fondouk el Okbi 1943, Rome 1944, Marseille 1944, Vosges 1944, Indochine 1947-1954. 8e régiment de tirailleurs tunisiens Guise 1914, l'Yser 1914, Verdun 1916, La Malmaison 1917, l'Avre 1918, Mont d'Origny 1918. 9e régiment de tirailleurs algériens Verdun 1916, la Somme 1916, Le Matz 1918, Djebel-Zaghouan 1943. 13e régiment de tirailleurs algériens Le Matz 1918, Soissonnais 1918, l'Ailette 1918, Sommepy 1918, Maroc 1919-1934, Flanares 1940. 16e régiment de tirailleurs tunisiens Artois 1915, Verdun-Douaumont 1916-1917, La Malmaison 1917, Noyon 1918, Soissonnais 1918, l'Oise-l'Ailette 1918, Levant 1925-1937. 1er régiment mixte de zouaves et de tirailleurs l'Yser 1914, Verdun 1916, la Somme 1916, Les Monts 1917, l'Aisne 1918, Montdidier 1918. 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs Le Matz 1918, Soissonnais 1918, L'Ailette 1918, Sommepy 1918. 3e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs Verdun 1916, Les Monts 1917. 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs Artois 1915, Verdun-Douaumont 1916-1917, La Malmaison 1917, Noyon 1918, Soissonnais 1918, l'Oise-l'Ailette 1918. Citations militaires[] Citations collectives à l'ordre de l'armée des régiments de tirailleurs algériens et tunisiens au cours des deux guerres mondiales Première Guerre mondiale[] Les 14 régiments de tirailleurs algériens et tunisiens dont 2 mixtes zouaves-tirailleurs qui ont conservé l’appellation mixte sans l’être en activité au 31 août 1918 ont obtenu 55 citations à l'ordre de l'armée au cours de la Première Guerre mondiale. Le 5 juillet 1919, un décret du président de la République Raymond Poincaré, attribue la Légion d'honneur ou la médaille militaire, pour ceux étant déjà décorés de la Légion d'honneur aux drapeaux de 14 régiments[61] qui se sont illustrés au cours de la Première Guerre mondiale, sur plusieurs centaines ayant servi, et on dénombre parmi eux 4 régiments de tirailleurs 2e, 4e, 7e et 4e mixte sur les 14 ayant combattu[62]. 1er régiment de tirailleurs algériens 4 citations Le 18 septembre 1916, énergiquement entraîné par son chef, le lieutenant-colonel CARÉ, s’est jeté dans un élan superbe à attaque des positions allemandes et a enlevé brillamment la première ligne ennemie, sur un front de 800 mètres, brisant ensuite la résistance acharnée de réduits garnis de mitrailleuses, a atteint les objectifs qui lui étaient assignés à plus de 2 kilomètres de sa base de départ en exécutant sous le feu le plus violent un changement de direction des plus difficiles. A fait plus de 600 prisonniers. » — Ordre général n° 403 du 21 octobre 1916 de La VIe armée Régiment indigène de haute valeur dont le loyalisme a toujours égalé la bravoure. Pendant les deux premiers jours d’une récente bataille, sous l’énergique impulsion de son chef, le lieutenant-colonel PIDAUT, a résisté avec une héroïque opiniâtreté à toutes les attaques d’un ennemi supérieur on nombre, appuyé par une artillerie redoutable. A gardé, au prix de sanglants sacrifices, une position importante, opposant à l’ennemi jusqu’au moment où il reçut l’ordre de se replier, une résistance acharnée que commandait impérieusement la situation tactique. Le troisième jour alerté quelques heures à peine après son retrait de cette lutte, s’est porté, malgré l’état de fatigue dans lequel il se trouvait, sur de nombreux emplacements de combat, avec un entrain remarquable. Le lendemain, a repris contact avec l’ennemi dont la progression devenait menaçante. Combattant avec sa vaillance coutumière, et disputant le terrain pied à pied, a réussi à enrayer l’avance allemande. Enfin, pendant les trois jours suivants a maintenu intégralement toutes les positions, malgré les violentes tentatives faites par l’ennemi pour l’en chasser. Malgré ses lourdes pertes, a conservé un moral très élevé, s'est toujours montré animé du même esprit de sacrifice, et en toutes circonstance n’a cessé de manifester la même inébranlable confiance dans le succès. » — Ordre général n° 348 du 20 juillet 1918 de la Ve Armée Régiment indigène animé du plus bel esprit offensif. Le 30 septembre 1918, sous le commandement du lieutenant-colonel PIDAUT, a enlevé de haute lutte des positions ennemies fortement défendues. Poursuivant l’ennemi sur un terrain accidenté et couvert, a atteint rapidement ses objectifs, réalisant ainsi une progression de 9 kilomètres et capturant de nombreux prisonniers et un matériel important. S’était déjà distingué les 15, 16 et 17 juillet 1918 devant Prunay, en brisant de puissantes attaques ennemies et en reprenant l’ascendant sur l’adversaire par de vigoureuses contre-attaques. » — Ordre général n° 453 du 17 décembre 1918 de la Ve Armée Régiment indigène qui joint à un moral élevé les plus belles qualités manœuvrières. Du 16 au 31 octobre 1918, sous le commandement du lieutenant-colonel PIDAUT, a, par des attaques incessantes menées avec une inlassable ardeur, brisé toutes résistances de l'ennemie appuyée par une artillerie puissante et de nombreuses mitrailleuses, passant quatre rivières, emportant deux villages de haute lutte, a surmonté toutes les difficultés et toutes les attaques, faisant plus de 400 prisonniers, capturant deux canons et un important matériel. » — Ordre général n° 458 du 9 janvier 1919 de la Ve Armée 2e régiment de tirailleurs algériens 6 citations et drapeau décoré de la médaille militaire Héroïque régiment qui a surpassé, au cours de la campagne, les plus glorieuses traditions d'une histoire qui lui avait déjà valu la croix de la Légion d'honneur. Engagé à fond, dès le 22 août 1914, sur la Sambre, il fait énergiquement tête à l'ennemi, le 23 à Oret, le 24 à Florennes et le 29 à Guise, où il enlève à la baïonnette la ferme de Bertaignemont. Les 15, 16 et 17 septembre, après l'héroïque résistance de Cuts Oise, il marque, à Tracy-le-Mont et à Quennevières, le terme définitif de l'offensive des armées allemandes sur la route de Noyon à Paris. Le 25 septembre 1915, il prend, à la bataille de Champagne, une part des plus glorieuse, attache ensuite son nom à la défense de Verdun, où il déploie pendant deux années consécutives, ses plus belles qualités militaires inébranlable dans le sacrifice, irrésistible dans l'attaque. Héroïquement, il arrête la ruée allemande à Louvemont les 23, 24 et 25 février 1916, et à Avocourt, d'avril à juillet. Le 15 juillet, il engage, devant Fleury, la magnifique contre-offensive qui se poursuivra ensuite sans arrêt jusqu'au 15 décembre 1916, date à laquelle dans un élan splendide, il rejette définitivement l'ennemi en Woëvre, au-delà du Bois la Chaume. Après avoir cueilli une nouvelle palme, le 16 avril 1917, devant Brimont, il termine la brillante série de ses combats devant Verdun par l'enlèvement de la côte 344, le 25 novembre 1917. Porté devant Amiens en avril 1918, il contient l'ennemi, reprenant le terrain perdu pied à pied pendant trois mois. Enfin, les 8, 9 et 10 août, il brise le front allemand en enlevant le bois de Moreuil, le Plessier, Guerbigny, dans une course de 22 kilomètres qui ouvre la route de Roye. Transporté sur la Divette, il s'empare de vive force de Noyon, Chauny, Tergnier, bouscule l'ennemi dans une poursuite ardent jusqu'aux portes de La Fère. À peine retiré des combats, il est reporté de nouveau sur la Serre et continue la poursuite en direction d'Hirson et de la Belgique où il s'arrête le 11 novembre, à Baileux, capturant, au cours de cette magnifique épopée, 73 canons dont 19 lourds, plus de 1000 prisonniers et un énorme matériel de guerre. » — Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Médaille Militaire au Drapeau du 2e RMT Le 25 septembre 1915, aux ordres du colonel Bourgue, après avoir, en face d’objectifs particulièrement difficiles, fourni six compagnies à l’assaut des premières vagues, a gagné, d’un élan, sous les tirs de barrage et les feux de mitrailleuses une position très avancée par rapport aux unités voisines. A fourni trois attaques dans la journée du 26, marquant deux fois un progrès nouveau, parvenant au contact de la deuxième position ennemie et prenant deux canons. Est resté en ligne jusqu’au 1er octobre, sous un feu très dur d’artillerie lourde, organisant énergiquement et solidement le terrain conquis. » — Ordre général n° 477 de la 4e armée en date du 28 janvier 1916 Le 15 décembre 1916, sous le commandement du lieutenant-colonel de Saint-Maurice, s’est élancé à l’attaque avec un superbe élan, malgré les difficultés du terrain et la violence du bombardement. Après avoir surmonté dès le début les résistances opiniâtres de l’ennemi, a atteint son objectif et s’y est maintenu malgré de violentes contre-attaques. A fait de nombreux prisonniers, capturé neuf canons et un matériel de guerre important. » — Ordre général n° 573 de la 2e armée en date du 5 janvier 1917 Le 16 avril 1917, enlevé et soutenu par l’indomptable énergie de son chef, le lieutenant-colonel Maurice, a atteint la deuxième position allemande, maintenant étroitement la liaison qu’il était chargé d’assurer avec une division voisine. Bien qu’à bout de forces, a accompli imperturbablement sa mission pendant trois jours, et s’est lancé de nouveau à l’attaque, le 19 avril, avec son intrépidité habituelle. » — Ordre n° 10043 D du GQG17 en date du 23 septembre 1918 Sous les ordres du lieutenant-colonel d’Auzac de la Martinie, a montré une fois de plus, au cours des trois journées des 8, 9 et 10 août 1918, les qualités guerrières qui font de lui une merveilleuse troupe d’attaque, irrésistible et dévouée jusqu’à l’héroïsme. A traversé les lignes ennemies sur une profondeur de plus de 22 kilomètres, enlevant d’assaut des villages, nettoyant des bois, franchissant l’Avre en amont de Guerbigny sur des passerelles et sous un feu violent. A capturé vingt-trois canons dont douze lourds, des mitrailleuses, un matériel considérable, ainsi que plusieurs centaines de prisonniers. » — Ordre général n° 137 de la 1re armée en date du 30 septembre 1918 Régiment d’assaut qui a conservé dans cette guerre les rudes et éclatantes traditions de l’arme blanche et de la baïonnette française. Sous le commandement énergique et l’impulsion irrésistible de son chef, le lieutenant-colonel d’Auzac de la Martinie, a franchi de vive force le canal du Nord, le 29 août 1918. Le même jour a emporté d’assaut, après de rudes combats de rues, une ville importante Noyon dont il conservait la possession malgré une violente contre-attaque brisée à la baïonnette. Malgré les durs sacrifices stoïquement consentis, sous une réaction très violente d’artillerie, s’est élancé le 30 août à l’attaque frontale d’un piton dominant la ville de 100 mètres Mont Saint-Siméon, enlevant encore à la baïonnette des prisonniers appartenant à deux bataillons différents et vingt-six mitrailleuses en action. » — Ordre général n° 548 de la 3e armée en date du 13 octobre 1918 Rude et glorieux régiment qui s’est couvert de gloire au cours de la campagne et notamment à Verdun. À peine retiré des combats brillants qui lui valaient une citation à l’ordre de l’armée, a été réengagé le 27 octobre 1918 sous le commandement du lieutenant-colonel d’Auzac de la Martinie. A montré beaucoup d’endurance et de vaillance dans l’attaque de la forte position de La Hérie-la- Viéville. Dans une poursuite acharnée, s’est distingué par son mordant et son âpreté au combat, bousculant les arrière-gardes ennemies de jour et de nuit. S’est emparé d’Hirson en empêchant l’ennemi d’achever la destruction des ponts. A capturé trente-cinq canons, dont dix lourds, et un important matériel. » — Ordre général n° 236 de la 1re armée en date du 8 février 1919 3e régiment de tirailleurs algériens 2 citations Sous les ordres du lieutenant-colonel de Gouvello, du 25 septembre au 1er octobre 1915 continuant la poussée du 3e Zouaves, s’est emparé, dans une lutte ininterrompue de jour et de nuit, des points d’appui successifs de l’ennemi, sur une profondeur de deux kilomètres, et, malgré de violents tirs de barrage de pièces de gros calibre, a enlevé d’assaut une tranchée très fortement occupée, et est arrivé jusqu’au réseau de fil de fer de la deuxième de résistance de l’ennemi où il s’est cramponné, repoussant toutes les contre-attaques. A pris douze pièces d’artillerie, six mitrailleuses et fait plus de trois cents prisonniers. S’est toujours fait remarquer depuis le début des opérations par sa ténacité, son endurance et son élan dans les attaques. » — Ordre général n° 477 de la 4e armée en date du 28 janvier 1916 Le 15 décembre 1916, sous le commandement du lieutenant-colonel Vibert, malgré les difficultés extrêmes du terrain et la mise hors de combat d’une partie de ses cadres, s’est élancé à l’assaut dans un ordre parfait, sous de violents tirs de barrage. A progressé d’un seul élan jusqu’à l’objectif assigné, capturant plusieurs centaines de prisonniers et plusieurs canons. Bien qu’arrêté devant une seconde position fortifiée, a repris l’offensive le lendemain avec le même entrain, a enlevé cette position et pris encore à l’ennemi une centaine de prisonniers et des mitrailleuses. » — Ordre général n° 573 de la 2e armée en date du 5 janvier 1917 4e régiment de tirailleurs tunisiens 6 citations et drapeau décoré de la légion d'Honneur Drapeau glorieux. A flotté sur tous les champs de bataille de la Grande Guerre. Le 23 août 1914, à Hanzinelle, en Belgique, le 30 août à Ribemont et Villers-le-Sec, les tirailleurs brisent l'ennemi. Du 6 au 13 septembre 1914, ils poursuivent l'adversaire jusqu'au chemin des Dames. Le 16 juin 1915, en Artois, ils enlèvent près du Cabaret Rouge quatre lignes de tranchées ; en Champagne, le 25 septembre 1915, ils prennent le Bois Sabot. Le 17 avril 1917, le régiment attaque près d'Auberive, atteignant tous ses objectifs ; le 20 août 1917, à Verdun, il emporte la Côte de l'Oie et le Bois de Cumières. Le 12 juin 1918, près de Soissons, il résiste héroïquement à la poussée de l'ennemi, maintenant intégralement toutes ses positions. Du 30 août au 3 septembre 1918, sur l'Ailette, il pénètre dans des positions défendues désespérément et force l'ennemi à la retraite. Les 26, 27, 28 et 29 septembre, il contribue à l'enlèvement de la butte du Mesnil, passe la Dormoise, s'empare du plateau de Grateuil, franchit l'Alin et prend pied sur les pentes du sud du massif de Marvaux. Au cours de ces actions, le drapeau du 4e régiment de marche de tirailleurs indigènes conquiert la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur ; il est glorieusement blessé le 18 septembre 1914 à Paissy, par éclat d'obus. » — Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au Drapeau 4e RMT - Le président de la République Après avoir pris part à toute la campagne du Maroc et assuré héroïquement, en 1912, la défense de Fez, a fait preuve constamment, depuis le début de la campagne, d’une parfaite discipline et de l’esprit d’offensive le plus énergique. Le 16 juin, sous les ordres du lieutenant-colonel Daugan, a enlevé de la façon la plus brillante, et au prix de lourdes pertes, quatre lignes de tranchées ennemies et s’y est maintenu malgré un feu violent et des contre-attaques répétées. » — Ordre général n° 104 de la 10e armée en date du 16 septembre 1915 Le 25 septembre 1915, opérant en deux détachements, s’est rué à l’assaut du bois Sabot a enlevé la position d’un seul élan, malgré l’explosion de trois fourneaux de mines sous les pas des assaillants et l’organisation formidable de la position, faisant plus de 400 prisonniers dont 11 officiers et prenant de nombreuses mitrailleuses, des minewerfer et un matériel considérable. » — Ordre général n° 478 de la 4e armée en date du 30 janvier 1916 Régiment de tout premier ordre et remarquablement entraîné. A donné, le 20 août 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Aubertin, la preuve de sa haute valeur en enlevant, sur une profondeur de près de 3 kilomètres, une série de puissantes organisations ennemies, en conservant l’ordre le plus parfait. Arrivé au terme de ses objectifs, s’est emparé, par une brillante et vigoureuse action, d’une batterie ennemie encore armée puis, prêtant son concours au régiment voisin, a poussé des reconnaissances jusqu’aux nouvelles lignes ennemies, pénétrant dans un village encore occupé et fouillant les batteries abandonnées par l’ennemi où il recueilli du matériel et effectué des destructions. A fait 400 prisonniers et capturé 6 canons, 11 mitrailleuses et 2 minenwerfer. » — Ordre général n° 900 de la 2e armée en date du 20 septembre 1917 Superbe régiment qui vient, sous le commandement du lieutenant-colonel Aubertin, de faire preuve une fois de plus, au cours de la période du 28 mai au 17 juin, de son remarquable moral et de son parfait engagement. Le 12 juin, après les dures fatigues des combats précédents, a reçu, sur un front de près de 2 kilomètres, une violente attaque allemande menée par des effectifs quatre fois supérieurs en nombre, appuyée par une intense préparation d’artillerie et précédée de troupes spéciales d’assaut. Par la vaillance de ses unités, la soudaineté et la vigueur de ses contre-attaques, a maintenu intégralement sa position, faisant éprouver des pertes considérables. » — Ordre général n° 341 de la 10e armée en date du 20 septembre 1918 Régiment d’élite parfaitement entraîné et d’une cohésion remarquable. Sous les ordres du lieutenant-colonel Aubertin, au cours d’une progression victorieuse marquée par des combats acharnés sur un terrain particulièrement difficile, a su mener à bien la tâche qui lui incombait. Chargé, les 26, 27, 28 et 29 septembre 1918, de la conquête de la puis du plateau de Grateuil et des pentes au sud de Marvaux, a progressé sans arrêt, manœuvrant avec autant de science que de vigueur, les obstacles objectifs et capturé, au cours de cette avance de 11 kilomètres, 838 prisonniers dont 21 officiers, 29 canons, 12 minenwerfer et de nombreuses mitrailleuses. » — Ordre général n° 1445 de la 4e armée en date du 10 novembre 1918 Régiment d'élite au passé glorieux. A sous le commandement du lieutenant-colonel Aubertin, au cours des opérations du 30 août au 3 septembre 1918, donné à nouveau la mesure de sa ténacité et de son héroïsme ; prenant la suite d'un régiment d'infanterie dont l'attaque avait été enrayée dès le début avec les plus lourdes pertes, il a pu, malgré les nombreuses mitrailleuses ennemies restées intactes et un tir de barrage d'une violence toute particulière, mordre dans les positions ennemies occupées par un adversaire résolu, l'obligeant à la retraite, réalisant ainsi par la suite une avance de 4 kilomètres. » — Ordre général de la 10e armée 5e régiment de tirailleurs algériens 2 citations Régiment de nouvelle formation qui pour ses premières armes vient de se classer parmi les meilleurs par sa bravoure, sa ténacité et son esprit de sacrifice. Le 10 août 1918, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Fournié, a parcouru dans un élan superbe plus de 7 kilomètres enlevant successivement trois villages et un bois fortement organisé et vigoureusement défendu, franchissant une rivière sur un pont violemment bombardé et prenant possession du point le plus élevé d'un plateau, progresse les 11 et 12 août, de plus de 1 200 mètres sur ce plateau, enlevant de haute lutte les organisations ennemies et une ferme opiniâtrement défendue et se maintient sur les positions conquises jusqu'à la relève, repoussant toutes les contre-attaques. Du 19 au 23 août, rentre dans la bataille, continue à faire tomber des positions fortement organisées et atteint tous les objectifs assignés malgré des pertes cruelles. » — Ordre général n°538 de la 3e armée en date du 3 octobre 1918 Magnifique Régiment plein d'ardeur et d'endurance qui, sous les ordres de son chef, le Lieutenant- Colonel Fournié, a remporté de brillants succès au cours des opérations offensives du 26 septembre au 17 octobre et dans les premiers jours de novembre 1918. Pénétrant de plus de 17 kilomètres dans les positions allemandes, a enlevé d'un magnifique élan quatre lignes de la formidable organisation de Champagne et, en dépit de la vive résistance qu'il a rencontrée, a conquis, ou collaboré à la conquête de deux villages et de plusieurs bois et ouvrages fortifiés, puissamment garnis de mitrailleuses. A occupé trois plateaux défendus avec opiniâtreté, dont l'un nous a donné l'accès de l'Aisne, puis, le 1er novembre, d'un nouvel et superbe élan, a traversé l'Aisne et la région inondée en face de Savigny a réussi à s'emparer, malgré la défense acharnée de l'ennemi des ouvrages du plateau de la Croix Dariq qui empêchaient vers l'est la progression des troupes de Vouziers. A capturé 420 prisonniers, 3 canons, 6 minenwerfers, 75 mitrailleuses, plusieurs dépôts importants de munitions et de matériel. » — Ordre général n°1557 de la 4e armée en date du 29 décembre 1918 6e régiment de tirailleurs algériens 2 citations Régiment de nouvelle formation, composé pour la plus grande partie de jeunes recrues indigènes sous le commandement du lieutenant-colonel Wild, s'est acquis d'emblée la réputation des plus vieux régiments. Chargé au cours des récentes opérations d'enrayer coûte que coûte l'attaque ennemie, a brillamment rempli sa mission. Complètement débordé sur son flanc gauche, a résisté à outrance et a permis ainsi à la division de conserver jusqu'à l'extrême limite les positions confiées à sa garde. » — Ordre général de la 5e armée 1918 Vaillant régiment qui, après avoir pris une part glorieuse à la défense de Reims, le 27 mai 1918, a fait preuve dans des combats particulièrement durs livrés du 19 au 23 juillet, dans la région de Villemontoire sud de Soissons d’une endurance remarquable, renouvelant jusqu'à trois fois, sous les plus violents tirs d'artillerie et de mitrailleuses, des attaques contre un ennemi très fortement organisé. Ne s'est pas laissé ébranler par les pertes les plus cruelles, dont celle de son chef, le lieutenant-colonel Wild mortellement frappé, et de la plupart de ses officiers. Du 18 août au 4 septembre, a livré, dans la région de Noyon, sous le commandement du lieutenant-colonel Poulet, une succession de combats heureux, au cours desquels il a réalisé une avance de près de 20 kilomètres. Dans la seule journée du 4 septembre, bien qu’épuisé par 17 jours de lutte et réduit à un effectif de 20 officiers et 450 combattants dont un grand nombre d’intoxiqués, a fait 155 prisonniers dont 11 officiers, et capturé d’importants approvisionnements et matériels de toute nature, dont plusieurs minnenwerfer et une trentaine de mitrailleuses. » — Ordre général de la 1re armée 1919 7e régiment de tirailleurs algériens 6 citations et drapeau décoré de la légion d'Honneur Digne héritier des Turcos de Wissembourg et Frœschwiller, unissant sous son Drapeau les fils de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, image vivante de l'Afrique du Nord, venus se donner corps et âme à la mère Patrie. En août 1914, aussitôt débarqués et lancés dans la bataille, les tirailleurs, sous les ordres du Lieutenant-colonel Cros, retardent pied à pied la marche de l'envahisseur à la Fosse à l'eau, Bertoncourt, Ablancourt. En septembre, ils rejettent la Garde Impériale dans les marais de Saint-Gond, puis écrasent l'ennemi, contraint à la retraite, sous les murs du château de Mondement. Le 9 mai 1915, en Artois, sous les ordres du lieutenant-colonel Demetz, ils s'emparent de la Cote 140 et le 25 septembre, en Champagne, enlèvent brillamment les ouvrages ennemis au nord de Souain. Le 11 juillet 1916, dans la Somme, ils se distinguent encore devant Belloy-en-Santerre. En Champagne, le 17 avril 1917, ils s'emparent des formidables positions du mont Sans-Nom sous les ordres du lieutenant-colonel Schultz qui, à Verdun, le 20 août les lance à l'assaut des puissantes organisations fortifiées qu'ils réduisent, en faisant 1 100 prisonniers. Au cours de l'épopée sublime de 1918, devant Villers-Bretonneux, ils enlèvent, le 26 avril 1918, sous les ordres du Lieutenant-colonel Schultz les positions de Cachy. Dans l'Aisne, le 18 juillet, sous les ordres du lieutenant-colonel Mensier, ils percent les lignes ennemies, progressent de 11 kilomètres et font un grand nombre de prisonniers sur le même terrain où, les 29 et 30 mai, ils avaient soutenu des combats acharnés pour arrêter la marche de l'ennemi vers Compiègne. Du 2 au 16 septembre, sous le même commandement, à Sorny et à Vauxaillon, ils bousculent dans des conditions exceptionnellement dures, sur la ligne Hindenburg, les régiments allemands les plus réputés et progressent de plus de 7 kilomètres, préparent ainsi par leur héroïsme la marche sur Laon et la grande victoire. » — Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au Drapeau du 7e RMT - Le président de la République Le 9 mai, sous les ordres du lieutenant-colonel Demetz, a enlevé à la baïonnette avec un entrain superbe les positions ennemies, traversant sans s’arrêter quatre lignes successives de tranchées allemandes et gagnant 4 kilomètres de terrain. S’y est énergiquement maintenu pendant deux jours, malgré de très violentes contre-attaques et un bombardement intensif et ininterrompu de front et d’écharpe. » — Ordre général n°104 de la 10e armée en date du 16 septembre 1915 Sous les ordres du lieutenant-colonel Demetz, le 25 septembre 1915, a brillamment enlevé plusieurs lignes de tranchées allemandes, s’emparant à la baïonnette de plusieurs batteries, prenant de nombreuses mitrailleuses et faisant un butin considérable. A poursuivi l’ennemi, à travers un terrain particulièrement difficile, avec un remarquable allant a atteint et même dépassé l’objectif qui lui était assigné. » — Ordre général n°478 de la 4e armée en date du 30 janvier 1916 Magnifique régiment qui vient, sous le commandement du lieutenant-colonel Schultz, de faire preuve, une fois de plus, de toute sa valeur offensive. Après une préparation minutieuse, dans laquelle Français et indigènes ont rivalisé d’ardeur, s’est élancé, le 20 août 1917, à l’assaut d’une position ennemie puissamment fortifiée et où l’existence d’un tunnel exigeait une manœuvre sûre et rapide. S’en est rendu maitre, obligeant les défenseurs à se rendre après vingt-quatre heures de lutte et capturant 1 100 prisonniers, 13 mitrailleuses, 14 minenwerfer et détruisant 4 canons. » — Ordre général n°900 de la 2e armée en date du 30 septembre 1917 Partiellement engagé, les 11 et 12 avril 1918, sous les ordres du lieutenant-colonel Schultz, et ayant subi des pertes sérieuses et de dures fatigues, s’est néanmoins porté à l’attaque, le 26 avril, avec un allant remarquable, malgré de nombreuses mitrailleuses qui lui étaient opposées. Privé d’une partie de ses cadres, n’en a pas moins poursuivi son avance. Arrêté par ordre dans son mouvement en avant qui allait le placer dans une position critique, s’est organisé sur la position et l’a conservée jusqu’à la relève, malgré toutes les contre-attaques ennemies. » — Ordre général n°69 de la 1re armée en date du 14 juillet 1918 Régiment d’attaque de premier ordre qui, pendant les journées du 29 au 31 mai 1918, a soutenu les plus durs combats contre un ennemi nombreux et ardent. Par sa vaillance, son endurance et son esprit de sacrifice, a partout maintenu ses positions, arrêtant net les progrès de l’adversaire et lui infligeant des pertes terribles. Le 18 juillet, sous les ordres du lieutenant-colonel Mensier, vient encore d’affirmer sa valeur offensive en se portant à l’attaque avec un entrain remarquable, enlevant, après une marche d’approche de quelques kilomètres, plusieurs points d’appui fortement organisés, capturant de nombreuses pièces de canon, faisant des centaines de prisonniers a atteint d’un seul élan l’objectif normal, distant de plus de 4 kilomètres de la base de départ. Au cours des journées des 19 et 20 juillet, a accentué cette progression en résistant à plusieurs contre-attaques ennemies et en n’abandonnant, malgré leur violence, aucune parcelle du terrain conquis. » — Ordre général n°343 de la 10e armée en date du 13 octobre 1918 Régiment animé du plus haut esprit offensif. À peine reformé, comprenant un bataillon de jeunes indigènes qui n’avaient jamais vu le feu, a, sous les ordres du lieutenant-colonel Mensier, été engagé du 2 au 16 septembre 1918, dans des conditions exceptionnellement dures. Malgré des tirs d’artillerie particulièrement violents, dans une atmosphère saturée de gaz toxiques, a arraché à l’ennemi des positions formidablement garnies de mitrailleuses auxquelles celui-ci se cramponnait désespérément. Opposé aux régiments allemands les plus réputés, les a bousculés en leur causant de lourdes pertes et en leur faisant 560 prisonniers dont 3 officiers. A progressé de plus de 7 kilomètres, capturant de nombreuses pièces d’artillerie et un matériel considérable. » — Ordre général n°347 de la 10e armée en date du 10 novembre 1918 8e régiment de tirailleurs tunisiens 5 citations A enlevé en moins de quatre heures, sous l’énergique commandement de son chef, le lieutenantcolonel Dufoulon, deux puissantes lignes successives ennemies contre lesquelles de nombreuses attaques antérieures s’étaient brisées, faisant 1 285 prisonniers, 30 officiers dont 3 officiers supérieurs. A soutenu avec un moral qui a fait l’admiartion de tous, des bombardements ininterrompus pendant plusieurs jours, résistant à deux contre-attaques particulièrement violentes sans abandonner la moindre partie du terrain conquis. » — Ordre général de la 2e armée en date du 6 novembre 1916 Régiment indigène d’élite, modèle de courage, de dévouement et de loyalisme. Energiquement commandé par son chef, le lieutenant-colonel Dufoulon, le 15 décembre 1916, a fait l’admiration de tous par le brio et l’entrain avec lesquels il a enlevé, dans un élan magnifique, tous les objectifs importants qui lui avaient été assignés, arrivant le premier sur la position et favorisant par ses habiles manœuvres la progression des régiments voisins. A capturé plus de 1 000 prisonniers, 10 mitrailleuses, un important matériel, et au cours d edeux reconnaissances particulièrement audacieuses et périlleuses, a détruit 9 pièces de canon ennemies. » — Ordre général n°573 de la 2e armée en date du 5 janvier 1917 Régiment indigène de grande valeur entraîné au moral comme au physique par son chef, le lieutenant-colonel Dufoulon, a, pendant les journées des 23, 24 et 25 octobre 1917, sous l’énergique impulsion des chefs de bataillon Morand, Rothenflue et Pidaut, montré sa fougue habituelle et son mépris absolu du danger. A puissamment contribué à l’enlèvement de la formidable position du fort de la Malmaison puis du bois des Pelleries et d’Entre-deux-Monts, où il a mis en déroute les bataillons de contre-attaque ennemis. A atteint avec un entrain admirable tous les objectifs, poursuivant l’ennemi au-delà de l’Ailette, lui infligeant de lourdes pertes, faisant de nombreux prisonniers, prenant 17 canons et un grand nombre de mitrailleuses. » — Ordre général n°529 de la 6e armée en date du 13 novembre 1917 Pendant les opérations récentes, sous les ordres du Lieutenant-colonel Dufoulon, a combattu sans répit des forces supérieures et constamment renouvelées. Malgré la fatigue et les pertes, a mené trois attaques successives avec l'allant et l'enthousiasme qui le caractérisent et réussi à arrêter et à refouler I' ennemi, faisant des prisonniers et prenant des mitrailleuses. » — Ordre général de la 3e armée en date du 4 juin 1918 Régiment d'élite, sous l'habile direction de son Chef, le Lieutenant-colonel Dufoulon, s'est particulièrement distingué les 16, 17 et 18 octobre 1918 en attaquant avec un entrain et une énergie admirables, une position défendue par un ennemi supérieur en nombre, puissamment organisée dans un village dominant tout le terrain, résistant avec le sang-froid des troupes habituées au succès, aux plus violentes réactions de l'ennem renouvelant jusqu'à quatre fois ses attaques sans se laisser impressionner par les vides creusés dans ses rangs, conservant jusqu'au bout un mordant superbe, qui a fait l'admiration des corps voisins et obligeant l'ennemi à engager devant lui des forces considérables. » — Ordre général de la 1re armée en date du 8 novembre 1918 9e régiment de tirailleurs algériens 3 citations Sous le commandement du lieutenant-colonel Clavery, engagé depuis six jours dans des conditions très dures qui lui avaient valu des pertes sensibles, s'est lancé à l'attaque, le 18 juillet 1918, avec une fougue merveilleuse a enlevé tous ses objectifs, s'emparant, dans les journées des 18 et 19 juillet de 200 prisonniers et 28 canons. Bien que réduit par les pertes et privé d'une grande partie de ses cadres, a maintenu ses gains et repoussé toutes les contre-attaques ennemies. » — Ordre général n°342 de la 10e armée en date du 9 octobre 1918 Sous les ordres du lieutenant-colonel Clavery, vient de prendre part à une dure et glorieuse offensive, du 26 septembre au 15 octobre 1918. Malgré la faiblesse de ses effectifs au début des opérations, malgré les fatigues de marches de nuit incessantes, ce régiment, animé du même entrain et du même esprit de sacrifice que son colonel, a attaqué avec son ardeur légendaire des positions allemandes fortement défendues et parsemées de mitrailleuses. Par son élan et sa ténacité, par la manœuvre toutes les fois qu'elle a été possible, a forcé l'ennemi à battre en retraite, l'a poursuivi sans répit en bousculant toutes ses tentatives de résistance, réalisant au total une avance de 30 kilomètres, et capturant des prisonniers et un très nombreux matériel. » — Ordre général n°11333 de la 4e armée en date du 8 novembre 1918 Sous les ordres du lieutenant-colonel Clavery et des chefs de bataillon Bidaut, Jaillet et Sauzède, le 11 juin 1918, engagé dans des conditions très périlleuses, après une nuit d'autos-camions, a franchi, au départ, avec un ordre et un entrain admirables un tir de barrage extrêmement dense a conquis de haute lutte les deux premiers objectifs. Malgré les pertes sévères et un tir meurtrier de mitrailleuses sur son flanc gauche, a fait 79 prisonniers dont 2 officiers, pris des mitrailleuses légères et lourdes. A organisé en une nuit les positions conquises et s'y est maintenu pendant trente-six heures, jusqu'à sa relève, sous un bombardement des plus violents, ayant 18 officiers et 696 hommes mis hors de combat. S'était déjà distingué plusieurs fois depuis le début de la campagne en particulier dans les attaques de la Somme et du Cornillet. » — Ordre général n°356 de la 10e armée 10e régiment de tirailleurs algériens 2 citations 11e régiment de tirailleurs algériens 2 citations Jeune régiment indigène, formé à l'image de son chef, le lieutenant-colonel Charles-Roux, dont il partage la confiance, l'ardeur et la vaillance communicatives. Les 16 et 17 octobre 1918, sous le commandement provisoire du chef d'escadrons Beugnot, et après une lutte dont l'opiniâtreté ne se démentit pas un instant, est parvenu à arracher à l'ennemi, dans des conditions qui eussent fait hésiter les plus braves, le passage de la Serre. Par cette manœuvre hardie, exécutée sous de violents feux de mitrailleuses et d'artillerie, a contraint l'ennemi à la retraite et décidé, sur un front garni de défenses et protégé par 1 000 à 1 500 mètres d'inondations, de l'offensive de toute la division dont il fait partie. A pris ensuite la tête de la poursuite et talonné l'adversaire jusqu'à 10 kilomètres en lui faisant des prisonniers. » — Ordre général n°164 du GQG en date du 8 novembre 1918 Régiment magnifique, bien que de récente formation, sous le commandement de son chef aussi modeste qu’héroïque, le lieutenant-colonel Charles-Roux, a attaqué sans répit, les 20, 21 & 23 juillet 1918, devant Tigny et le bois d’Hartennes toujours avec le même entrain, le même esprit de sacrifice et de dévouement, malgré des pertes très lourdes, malgré la désorganisation de ses cadres, faisant des prisonniers, prenant des mitrailleuses et se cramponnant au terrain conquis. » — Note n° du GQG en date du 17 décembre 1918, citation à l’ordre de la 10e armée 13e régiment de tirailleurs algériens 4 citations Sous les ordres du lieutenant-colonel Morin, a, les 20, 21 et 22 août 1918, malgré une chaleur torride, à travers un terrain extrêmement difficile, conquis les objectifs fixés avec un entrain et une allure remarquables, réduisant de nombreux nids de mitrailleuses et capturant des groupes ennemis embusqués dans les creutes. A atteint, le premier de toute l’armée, l’objectif final, faisant tomber par la manœuvre la résistance d’un village qui arrêtait sa progression. Après avoir pendant 6 jours et sous les plus violents bombardements toxiques maintenu les positions qu’il venait de conquérir, a franchi de vive force, le 29 août, grâce à une habile manœuvre du lieutenant-colonel Morin, un canal et une rivière, malgré des difficultés qui auraient rebuté un chef de corps moins énergique, et malgré des pertes sévères, s’est emparé de deux villages et a réussi à établir une tête de pont qu’il a conservée en dépit de bombardement intenses et de trois contre-attaques repoussées à la baïonnette. Au cours de ces opérations, a capturé 9 officiers, près de 500 prisonniers, 9 canons, 70 mitrailleuses. ordre n° 344 de la 10e armée en date du 12 octobre 1918 » — Ordre n° 6400 du GQG en date du 28 septembre 1918 Sous le commandement du lieutenant-colonel Morin, au cours des attaques du 18 et du 19 juillet 1918, a fait preuve d’un magnifique élan, surmontant toutes les résistances, a enlevé de haute lutte les objectifs qui lui étaient assignés et notamment un village organisé et opiniâtrement défendu. S’est emparé de 120 prisonniers et de 9 canons. » — Ordre n° 342 de la 10e armée en date du 9 octobre 1918 Sous les ordres du lieutenant-colonel Morin, a pris part avec son élan, sa ténacité et son mépris du danger habituels, à une victorieuse offensive pendant la période du 25 septembre au 15 octobre 1918. Très habilement conduit par son colonel, excellent manœuvrier, il a dans une première période, brisé les résistances de l’ennemi, en particulier a pris de haute lutte un point d’appui très fortement défendu et a fait tomber par encerclement la résistance de boqueteaux remplis de mitrailleuses. Dans une seconde période, a poursuivi l’ennemi en retraite avec une activité infatigable, bousculant ses arrière-gardes malgré la fatigue de nombreuses nuits sans sommeil et de marches ininterrompues, laissant derrière lui le champ de bataille couvert des morts de l’ennemi, capturant 11 canons et une centaine de prisonniers, et réalisant une avance de trente kilomètres. » — Ordre général n° 1449 de la 4e armée en date du 12 novembre 1918 Régiment d'élite qui a fait preuve, toutes les fois qu'il a été engagé, des plus belles qualités d'entrain et de dévouement. Appelé les 11, 12 et 13 juin 1918, sous le commandement du lieutenant-colonel Morin, à participer à une contre-offensive générale, a exécuté pendant deux jours consécutifs, une série d'attaques sur des positions fortement occupées a arrêté, ainsi, une attaque ennemie importante en préparation, atteint ses objectifs et capturé 7 canons, des mitrailleuses, des prisonniers, dont un E. M. de Bataillon et un important matériel. » — Ordre de la 10e armée 1e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs 5 citations La 3e brigade maocaine 9e régiment de marche de zouaves et 1er régiment mixte de zouaves et tirailleurs n’a cessé de se distinguer depuisle début de la campagne, vient, sous les ordres du général Cherrier et des lieutenants-colonels Cazenove et Mingasson, de faire preuve de persévérance et d’un entrain héroïque, en enlevant à l’ennemi, par une lutte pied à pied qui a duré plus de seize jours, tous les points d’appui fortifiés qu’il tenait à l’ouest du canal de l’Yser, le rejetant définitivement sur la rive orientale, lui infligeant d’énormes pertes et lui faisant de nombreux prisonniers. » — Ordre du détachement d’armée de Belgique La 153e division d’infanterie 2e et 4e bataillons de chasseurs à pied, 9e régiment de zouaves, 1er régiment mixte de zouaves et tirailleurs, 39e et 60e régiments d’artillerie de campagne, compagnies du génie 9/7 et 9/57 après avoir montré, sous les ordres du général Deligny, un esprit offensif très remarquable, les 24, 2 et 26 février 1916 a fait preuve, les jours suivants, d’une tenacité, d’une nedurance, d’un entrain, d’une volonté de rien céder à l’ennemi, au-dessus de tout éloge. A tenu pendant onze jours consécutifs nuit et jour, en terrain découvert sans relève possible sous un effroyable bombardement de tous calibres, un secteur dont elle n’a pas perdu un pouce et dont elle ne sortait que pour tenter des contre-attaques en vu d’arrêter l’offensive ennemie. » — Ordre général n° 55 de la 2e Armée, en date du 24 mars 1916 A peine retiré d’une glorieuse bataille, à laquelle il avait pris la part la plus active, après l’avoir préparée par toute une série de combats préliminaires, insouciant de ses pertes récentes, se jette, sous le commandement du lieutenant-colonel Moreaux, dans une nouvelle bataille, avec plus d’ardeur encore, marchant en dépit des barrages d’artillerie et de mitrailleuses, à une allure d’étapes, brisant les résistances successives sur une profondeur de 20 kilomètres, capturant à l’ennemi défait 300 prisonniers, un nombreux matériel, et contribuant, par son avance irrésistible, à l’encerclement d’un bien plus grand nombre. » — Ordre général n 137 de la 1re Armée, en date du 30 septembre 1918 Régiment d’élite, sous les ordres de son chef, le lieutenant-colonel Moreaux, le 1er régiment mixte de zouaves et tirailleurs a pris à la bataille du 18 au 21 juillet 1918, la part la plus glorieuse, s’emparant successivement sur 7 kilomètres de profondeur de trois positions fortement défendues, capturant 27 canons, 170 mitrailleuses, 1100 prisonniers, et infligeant à l’ennemi de fortes pertes. » — Ordre général n° 344 de la 10e Armée, en date du 12 octobre 1918 Régiment d’élite, toujours fidèle à ses belles traditions d’héroïsme. Le 27 septembre 1918, s’est porté à l’attaque des lignes allemandes qu’il a enlevées de haute lutte, capturant 110 pisonniers et un matériel considérable. A bousculé l’ennemi sur le Chemin des Dames et l’a refoulé au nord de l’Ailette. Après quatorze jours de combats incessants, a forcé le passage et en deux jours de poursuite a réalisé une avance de 18 kilomètres, délivré 5 villages, réduisant plusieurs centres de résistance défendus avec acharnement. le 19 octobre, s’est emparé d’un point d’appui fortement organisé où il a fait 105 prisonniers. Le 22 octobre, d’un nouveau bond victorieux de 3 kilomètres, a brisé la résistance de la Hunding Stellung et atteint la rive de la Souche. » — Citation à l’ordre de la 10e armée. Ordre n° 7251 du GQG, en date du 9 décembre 1918 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs 6 citations et drapeau décoré de la légion d'honneur Régiment héroïque, qui créé au début de la guerre, s'est montré, dès ses premières batailles, le digne et valeureux descendants des vieux régiments de zouaves et de tirailleurs dont il a prolongé la tradition. A derrière lui un passé déjà chargé de gloire. S'est toujours signalé par une inébranlable ténacité et par sa ferme volonté, d'aller, s'il fallait, jusqu'au sacrifice total. Après avoir glorieusement combattu à Lassigny, en 1914, et à Ypres, en 1915, a brillamment vaincu l'ennemi à Douaumont 24 octobre 1916, à Louvemont 15 décembre 1916, à La Malmaison 23 octobre 1917, à Longpont 18 juillet 1918 et sur l'Oise 20 août-4 septembre 1918. Par deux fois, a arrêté la ruée déjà victorieuse de l'ennemi, à Roye-sur-Matz 30 mars 1918 et à Carlepont 29 mai-5 juin 1918. » — Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au Drapeau 4e RMZT futur 16e RMT- Le président de la République Le 24 octobre 1916, sous l’énergique commandement du lieutenant-colonel Vernois, a enlevé d’un élan admirable les premières tranchées allemandes, puis, successivement, l’ouvrage de la ferme de Thiaumont a inscrit une page glorieuse à son histoire en s’emparant, dans un irrésistible assaut, du village de Douaumont. » — Ordre général de la 2e armée en date du 13 novembre 1916 Le 15 décembre 1916, sous l’habile et énergique commandement du lieutenant-colonel Vernois, a, d’un magnifique élan, enfoncé les lignes allemandes sur une profondeur de 2 kilomètres, s’emparant, malgré une vive résistance de l’ennemi, de trois organisations successives fortement retranchées, capturant 1 038 prisonniers, dont 27 officiers et prenant ou détruisant 5 canons de 77, 10 canons de tranchée et un nombreux matériel de guerre. » — Ordre général n°573 de la 2e armée en date du 5 janvier 1917 Sous l’énergique commandement du lieutenant-colonel Vernois, a attaqué, le 23 octobre 1917, des positions ennemies puissamment organisées et sur lesquelles la garde prussienne avait l’ordre de tenir à tout prix a enlevé, d’un splendide élan, plusieurs lignes de tranchées solidement défendues puis, manœuvrant avec vigueur vers un deuxième objectif et brisant la résistance opiniâtre de l’adversaire, s’est emparé, après plusieurs combats corps à corps, de la moitié est du village de Chavignon, réalisant ainsi une avance de plus de 3 kilomètres. A fait, au cours de sa progression, 900 prisonniers, dont 18 officiers des régiments de la garde prussienne a capturé 10 canons, 12 minenwerfer, 26 mitrailleuses et une grande quantité d’armes, de munitions et de matériel. » — Ordre général de la 6e armée en date du 13 novembre 1917 Les 28 et 29 mars 1918, sous le commandement du lieutenant-colonel Vernois, a défendu avec la plus grande énergie les positions confiées à sa garde, repoussant victorieusement et après de violents corps à corps toutes les tentatives faites par un ennemi agressif pour déboucher de ses positions et s’emparer de la station de Roye-sur-Matz, gagnant même du terrain au nord de ce dernier village, interdisant à ce même ennemi, les 30 et 31 mars, d’étendre son attaque vers l’Est, lui infligeant des pertes sanglantes et facilitant, par l’énergie de sa défense et la vigueur de ses contre-attaques locales, le retour offensif d’un corps voisin. » — Ordre général n°494 de la 3e armée en date du 24 août 1918 Régiment d’élite qui a montré une fois de plus qu’on pouvait entièrement compter sur lui. Le 18 juillet 1918, énergiquement commandé par la chef de bataillon Dhomme, renforcé par le bataillon Deranque, du 8e Tirailleurs, est parti à l’assaut avec un entrai résistances, refoulant l’ennemi sur une profondeur de 7 kilomètres, lui faisant subir des pertes cruelles et capturant 950 prisonniers, 26 canons, 150 mitrailleuses et un nombreux matériel. » — Ordre général n°342 de la 10e armée en date du 22 septembre 1918 Régiment d’élite. Sous le commandement du colonel Vernois, est parti à l’attaque, les 18 et 20 août 1918, avec un entrain merveilleux. Arrêté un moment par l’ennemi, qui occupait une position formidablement défendue par des mitrailleuses en nombre considérable et qui lui causait des pertes sévères, l’a manœuvré et obligé à une retraite précipitée. Continuant la poursuite, est arrivé au bord de la rivière sur les talons de l’ennemi, l’empêchant réalisant ainsi une avance de 10 kilomètres, faisant plus de 100 prisonniers, s’emparant de 2 canons et d’un matériel considérable. » — Ordre général de la 10e armée Seconde Guerre mondiale[] 3e régiment de tirailleurs algériens 4 citations Superbe régiment qui, sous l'ardente impulsion d'un chef manœuvrier, le lieutenant-colonel Gonzales de Linares, a fait preuve des plus belles qualités guerrières. Par une action hardie, qui modifiait en pleine bataille les dispositions initiales, s'est emparé, le 12 janvier 1944, de la Monna Acquafondata, très âprement défendue. Poussant ensuite sans trêve et sans laisser aucun répit à l'ennemi, a rejeté celui-ci, dès le 15 janvier 1944, sur San Elia. A conservé pendant trois semaines de batailles dans un pays extrêmement difficile une attitude agressive, fournissant spontanément aux autres régiments de tirailleurs de la division une aide précieuse. S'est emparé de nombreux prisonniers, d'un armement et d'un matériel important. » — 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e lors de la campagne d'Italie en 1943-44, Ordre n° 096 D, le 25 mars 1944, général Giraud Glorieux Régiment qui, après s'être particulièrement distingué pendant la campagne d'hiver, vient à nouveau de s'imposer à l'admiration de tous au cours de la bataille de Rome. Commandé avec maitrise par un chef animé d'un esprit offensif aigu, et doué d'un sens manœuvrier très sur, le colonel de Gonzalez de Linares, le 3e a, depuis le 14 mai, mené une poursuite ardente soutenue sans relâche, malgré les efforts de l'ennemi. Se lançant au devant des réserves adverses par la brèche de Castelforte, surprend par sa vitesse l'ennemi qui tente de se rétablir sur l'Orange-Linie, enlevant Coreno et Auzonia, se jette ensuite le 16 mai sur la position d'arrêt dite Dora-Linie, particulièrement forte du fait du terrain et l'enlève à la suite d'actions à la fois hardies et souples, prenant d'assaut le Môle de la Bastia et s'emparant, sans désemparer, dès le 17 mai, du Goulet d'Esperia. Bousculant les éléments retardataires ennemis couvrant la Ligne Hitler , il gagne de vitesse le Kampf-Groupe de la 26e chagé de son occupation, puis repousse les contre-attaques lacées par le 9e Régiment, détruit à bout portant, avec l'appui du 7e Chasseurs, les casemates et tout le système défensif de cette position organisée, le 18 mai à la Côte 101. Se précipite dès le 19, à la poursuite de l'ennemi désorganisé, et le bouscule jusqu'à San Giovanni Incarico dont il s'empare en manœuvrant habilement, au milieu d'une bataille de chars qui n'arrivent pas à ralentir son élan. A fait au cours de cette randonnée un très grand nombre de prisonniers et pris un important matériel de toutes sortes. Reprenant le combat dès le 2 juin, part en pointe, entrainant tout derrière lui, dépassant, malgré la forme en retrait de nos lignes, les éléments alliés; parvient ainsi, en se battant, aux abords de la capitale dont il assura, dès le 4 juin, le débordement par le Nord-Est en venant border les rives du Tibre. A été de ce fait le premier à porter le drapeau de la France à Rome. » — 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e après le percement de la ligne Gustav par les troupes françaises en mai 1944, Décision n° 130 du 22 juillet 1944 - général Juin Plaque commémorative en face de la Chartreuse de Montrieux Régiment d'élite, déjà deux fois cité pendant la campagne d'Italie, et qui vient de se couvrir d'une nouvelle gloire, au lendemain même de son débarquement sur la terre de France. Magistralement commandé depuis le début des opérations par un chef doué des plus belles qualités militaires, le colonel Gonzales de Linares, le 3e a, par ses trois bataillons, pris une part capitale aux opérations de Toulon et de Marseille. Son 1er bataillon, énergiquement commandé par le commandant de Rocquigny, a enlevé la position clé du Croupatier, au nord de Toulon, puis s'est jeté au cœur de la ville, sans tenir compte de son infériorité numérique, coupant à l'ennemi tout itinéraire de repli, lui faisant 200 prisonniers et capturant un énorme butin. Son 3e bataillon, sous les ordres d'un chef dynamique, le capitaine Ruault, s'est frayé un passage dans les défenses avancées du nord de Toulon, les 19, 20 et 21 aout, portant par une habile manœuvre ses éléments au Revest, puis à Dardennes et le Moulins. A ensuite pris un part importante dans l'attaque en force exécutée contre la poudrière de Saint-Pierre le 22, enlevant sans un impétueux élan le quartier de Saint-Anne, en dépit d'une résistance acharnée de l'adversaire, lui prenant plusieurs centaines de prisonniers. A enfin coopéré à la chute de Marseille, grâce à l'action décisive de son 2e bataillon qui, sous les ordres d'un chef ardent, le commandant Valentin, s'est emparé de la colline de Notre-Dame-de-le-Garde, fortement organisée et tenue, pivot de la défense adverse. A ainsi prouvé à la France retrouvée, l'étonnante vitalité et l'esprit de sacrifice immuable de la vieille armée d'Afrique. » — 3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e lors de la campagne de France en 1944, Décision n° 158, le 21 novembre1944, général de Gaulle Magnifique Régiment, toujours au plus fort des batailles, qui, après s'être couvert de gloire en Italie, en Provence et dans le Jura, vient de se distinguer encore dans les Vosges, en Alsace, et en les ordres du Colonel Agostini, malgré la pluie, la neige et le froid, s'est élancé, le 4 octobre, à l'assaut des Vosges ou s'accrochait un ennemi puissamment fortifié. A conquis de haute lutte, en dix jours de combats acharnés et malgré des pertes sanglantes, les crêtes couvrant la vallée de la Moselotte, puis cette vallée elle-même. Le 22 novembre 1944, s'est jeté sur les positions défendant le col de Bussang, les a enlevées d'un élan irrésistible, et a forcé les portes de l'Alsace. Au début de 1945, brusquement appelé à défendre Strasbourg dangereusement menacé au Nord, a opposé aux troupes de choc allemandes une résistance inébranlable. Son troisième bataillon, encerclé dans Kilstett, par deux bataillons d'élite allemands puissamment appuyés par des chars, résista avec acharnement, défendant le village maison par maison, permettant ainsi à la contre-attaque des autres éléments du Régiment de le dégager, obligeant l'ennemi à se replier avec de lourdes pertes en hommes et en matériel, lui faisant 500 prisonniers et mettant définitivement Strasbourg à l'abri des visées allemandes. Le 15 mars, chargé de la rupture de la ligne fortifiée allemande, au Nord de Bischwiller , après deux jours de combats acharnés et sanglants au milieu des champs de mines et des ruines de villages pilonnés par l'artillerie, atteignit ses objectifs, força l'ennemi à la retraite, l'obligeant à repasser la Lauter . Le 18 mars, après avoir libéré le territoire jusqu'à la frontière, poussa ses éléments de pointe en territoire allemand. Reprenant l'offensive, se porte à Spire après avoir traversé la ligne Siegfried. Passe à ce moment sous le commandement du lieutenant-colonel de la Boisse, franchit le Rhin par surprise et avec des moyens de fortune, dans la nuit du 30 au 31 mars, crée une tête de pont malgré une violente réaction de l'ennemi, bouscule et refoule des éléments jusqu'à l'Enz, après une poursuite de 80 kilomètres. Reprend ensuite sa progression jusqu'à Stuttgart en brisant les résistance ennemies échelonnées entre l'Enz et la capitale du Wurtemberg. Au cours de toutes ces opérations s'est emparé d'énormes quantités d'armes et de matériel et a fait plus de 3 000 prisionniers. » — 4e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e lors de la campagne de France en 1944, Décision n° 1215, le 1er octobre 1945, général de Gaulle 4e régiment de tirailleurs tunisiens 4 citations Le 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens, magnifique régiment qui a su jusqu'à la dernière minute, sous les ordres du colonel Bessères et des chefs de bataillon Roche, Schler, Galaup et Germain, se montrer digne de son passé. Engagé sur l'Oise à peine débarqué en France, il contient la ruée ennemie entre l'Isle-Adam et Persan Beaumont avec quelques éléments dont le sacrifice permet aux restes des grandes unités, retraitant depuis la Somme, de se reformer. Constamment harcelé par l'ennemi, il couvre au cours des journées des 13, 14 et 15 juin 1940, les mouvements de repli. Le 16 juin, il se fraye un passage à travers les éléments motorisés adverses qui, débouchant de Paris vers Versailles, lui barraient la route vers la région de Rambouillet et reprend sa place dans le dispositif pour faire face à l'avance adverse. Le 16 juin, à Ablis, pris en tête, de flanc et sur les arrières, submergé par une attaque massive d'engins blindés et d'infanterie, il se bat jusqu'à l'épuisement de ses moyens, perdant 90 % de ses effectifs, ajoutant ainsi par son héroïsme et son esprit de sacrifice, animant d'un même souffle Français et Tunisiens, une page nouvelle à ses traditions et son faste guerrier. » — 1ere citation à l'ordre de l'Armée, Juin 1940 Régiment héritier d'un lourd passé de gloire, le 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens, sous les ordres du colonel Roux, s'est montré digne de sa légendaire réputation. Dans une action magnifique d'audace, a percé le 25 janvier 1944 la position allemande Gustave assise sur un terrain qui paraissait la rendre imprenable. D'un seul élan, s'est emparé le même jour de la position-clé du Belvédère. A poussé ensuite sans répit pour élargir la brèche malgré de furieuses contre-attaques allemandes incessamment répétées et l'afflux de réserves ennemies. S'est ensuite accroché au terrain avec une énergie farouche malgré les pertes subies et la fatigue ressentie. A vengé ainsi la mort de son colonel tombé au champ d'honneur dont l'esprit du devoir et de sacrifice exprimait les qualités mêmes de son régiment. S'est emparé de nombreux prisonniers et d'un important matériel. » — 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée après la bataille du Belvédère 25 janvier au 4 février 1944; Ordre général n°96 du 25 mars 1944 par le général Giraud[63] Régiment d'élite, le 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens a terminé la campagne d'Italie par la prise de Sienne et, dès le débarquement en France, a affirmé de nouveau ses qualités militaires. Le 5 septembre 1944, lancé de nuit par son chef, le colonel Guillebaud, a traversé les lignes de retraite ennemies, a coupé à Baume-les-Dames les colonnes allemandes se repliant de Besançon, capturant de nombreux prisonniers, détruisant plusieurs chars et faisant sauter un train de munitions et de troupe. Après avoir dans un terrain très difficile, devant un ennemi tenace et mordant, brillamment résisté aux contre-attaques ennemies appuyées de chars lourds, s'est maintenu sur la rive Sud du Doubs, permettant ainsi par son action audacieuse l'encerclement de Besançon. Le 12 septembre 1944, s'est emparé de Pont-de-Roide-Vermondans après de durs combats, a résisté pendant deux jours à des contre-attaques menées jusqu'au corps à corps, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes et obligeant à abandonner la partie. S'est emparé de nombreux prisonniers et d'un important matériel. » — 3e citation à l'ordre de l'Armée, Mars 1945 Magnifique régiment, le 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens qui, sous les ordres du colonel Guillebaud, n'a cessé d'ajouter à sa gloire au cours de l'âpre lutte soutenue dans les Vosges par la 3e DIA, d'octobre à décembre 1944. Les 6 et 7 octobre, il s'empare de Ramonchamp, de Lettraye, âprement défendus. Le 17 octobre, il maintient, contre les efforts acharnés de l'ennemi en subissant de lourdes pertes, ses positions à l'est de Vagney. Après un séjour prolongé en ligne dans de très mauvaises conditions atmosphériques, il repart à l'attaque et conquiert Rochesson et la ferme Xatis les 3, 4 et 5 novembre. Le 17 décembre, il enlève d'assaut Orbey après de farouches combats, détruisant ou capturant un bataillon ennemi. En janvier 1945, il couvre Strasbourg. Remis en ligne dans la tête de pont d'Oberhoffen, il subit pendant vingt jours les tirs d'artillerie et de mortiers. Le 15 mars, jaillissant de ses positions, il enlève le camp d'Oberhoffen puissamment couvert de champs de mines, ouvrant ainsi la voie à la poursuite qui achève de libérer la basse Alsace. Reprenant la tête de la division, le 4e RTT bouscule le 17 mars les arrière-gardes ennemies qui couvrent la ligne Siegfried et franchit d'un rapide élan la Lauter à Lauterbourg et Scheibenhardt, et conquiert ainsi Phonneur d'être la première unité française à fouler le sol allemand. Engagé pour la bataille sur le Neckar sous les ordres du colonel Goutard, il a remarquablement manœuvré pour faire tomber le môle de résistance de Lechelberg, coupant ainsi la retraite de la 198e VGD. Il enlève successivement Lauffen le 7 avril, Rettiegheim le 9. Il participe en flèche à la manœuvre de Stuttgart en forçant le 7 avril la position allemande au Sud de l'Enz, s'empare de Pforzheim, capturant plus de 1000 prisonniers. Dans un élan irrésistible, il atteint la capitale du Wurtemberg où il entre le 21 avril 1945. Il clôture ainsi glorieusement au cœur de l'Allemagne la longue série de ses victoires de Tunisie, d'Italie, des Vosges et de l'Alsace. » — 4e citation à l'ordre de l'Armée, Janvier 1946 7e régiment de tirailleurs algériens 3 citations Magnifique régiment qui sous les ordres du colonel Chappuis […] s'est montré digne de son passé légendaire. Le 12 janvier 1944, dans une action hardie et opiniâtre soutenue, s'est emparé du Monna Casale, clé de la position ennemie, âprement défendue par un ennemi qui a lancé trois furieuses contre-attaques sur le premier objectif. S'est ensuite emparé du Passero et a rejeté, le 15 janvier 1944, après un combat sanglant, un adversaire brave et déterminé au-delà du Rapido. Sans se laisser désemparer par la résistance ennemie sur le Carella, a épaulé dès le 27 janvier, le 4e sur la position clé du Belvédère, repoussant les furieuses contre-attaques ennemies, s'accrochant avec détermination au terrain conquis et progressant héroïquement avec une énergie farouche malgré les pertes subies et la fatigue d'une bataille de trois semaines dans un pays des plus difficiles. A capturé de nombreux prisonniers et un important matériel. » — 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 7e lors de la bataille du Belvédère en Italie du 25 janvier au 4 février 1944, Ordre général n° 096, 25 mars 1944 - général Giraud Magnifique Régiment, héritier des plus belles traditions de l'Armée d'Afrique, […] vient de prendre une part capitale dans les opérations qui ont amené la libération de Marseille. Engagé dans la région d'Aubagne, le 20 août 1944, contre un ennemi encore solide et combatif, grâce à une audacieuse et habile manœuvre, a réussi à trouer son dispositif, en n'hésitant pas à escalader les massifs difficiles du Plan de l'Aigle et de la Grande Etoile. Faisant preuve d'une très belle endurance, malgré l'ennemi, a poussé sans désemparer sur Marseille, dont il a été le premier à atteindre les faubourgs à Camoins, à la Valentine et à la Rose. Le 23 au matin, s'est jeté seul dans la ville défendue par une garnison forte d'une dizaine de milliers d'hommes. A mené courageusement et méthodiquement un difficile combat de rues, traquent sans arrêt l'ennemi et l'a acculé au port. A capturé de nombreux prisonniers et un important matériel. » — 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 7e lors de la prise de Marseille en août 1944, Décision n° 158, le 21 novembre 1944 - général de Gaulle Glorieux régiment qui, après s'être distingué en Tunisie, en Italie et dans les combats de Marseille, prend une part non moins glorieuse à une dure campagne d'hiver dans les Vosges et en Alsace. Le 4 octobre 1944, se heurtant dans la forêt de Longegoutte à un ennemi particulièrement mordant, le Régiment […] bouscule l'adversaire en sept jours de combats acharnés et malgré de furieuses contre-attaques, le rejette au nord de la Moselotte, libère Saulxures et Bamon le 11 octobre et s'empare de la Tête des Cerfs le 14. Après avoir tenu dans des conditions particulièrement difficiles le Haut du Faing, le 7e RTA […] se lance ardemment dans la bataille pour les Cols des Vosges. Du 25 novembre au 1er décembre 1944, bouscule la résistance opiniâtre de l'ennemi dans la vallée de Ventron, s'empare de l'important passage du col d'Oderen et ouvre ainsi à la Division la route de l'Alsace. Descendant ensuite hardiment dans la vallée de la Thur, libère le village de Kruth et pousse ses avant-gardes jusqu'à proximité immédiate de l'ennemi retranché sur la route des crêtes. Le 30 janvier 1945, achève, avec la même ardeur, le nettoyage de la tête de pont allemande au sud de Strasbourg, et atteint le Rhin sur toute l'étendue de son secteur… » — 3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 7e après les batailles des Vosges et d'Alsace, Décision n° 594, le 3 avril 1945 - général de Gaulle Nécropoles[] Quelques nécropoles dans lesquelles les tombes de tirailleurs sont particulièrement nombreuses[64] Nécropoles Guerre Nombre de tombes Stèles musulmanes Douaumont Meuse 1914-1918 16 117 592 Notre-Dame-de-Lorette Pas-de-Calais 1914-1918 40 000 576 La ferme de Suippes Marne[65] 1914-1918 9 256 1 959 Condé-Folie Somme 1940 3 310 829 Rougemont Doubs 1944 2 177 1 251 Sigolsheim Haut-Rhin 1944 1 589 792 Venafro Italie 1944 4 578 3 130 Monte Mario Italie 1944 1 709 1 142 Hommages[] Hommages de personnalités militaires et civiles[] Hommages de personnalités militaires et civiles Les tirailleurs algériens écrivirent pour l'armée française des pages parmi les plus glorieuses de son histoire. Au cours de la guerre 1914-1918, leur discipline et leur courage leur valurent les plus hautes distinctions. Au cours de la 2° guerre mondiale, ils renouvelèrent leurs exploits, en Tunisie, puis en Italie. Ils furent parmi les remarquables combattants qui, à Cassino, obligèrent la Wehrmacht à se replier. C'est la 3° division algérienne, sous le commandement du général de Monsabert, qui, au prix de combats acharnés et de lourdes pertes, enleva le Belvédère et ouvrit une brèche dans la ligne Gustav. Les tirailleurs algériens participèrent avec les pieds-noirs au débarquement en Provence et à la libération de la France. A leur retour d'Indochine, la majorité d'entre eux reprit le combat en Algérie, essentiellement dans les montagnes, pour mener une guerre, qui, au départ, leur était incompréhensible. » — Général André Lenormand[66] Le rôle joué pendant la grande guerre par les indigènes algériens a été grand, leur sang s'est mêlé au sang français sur tous les champs de bataille, leur acquérant des droits légitimes par des sacrifices communs. » — Henri des Lyons de Feuchins[67] Les tirailleurs de la 3e DIA, la division des trois croissants, écriront sur les pentes des Apennins quelques-unes des plus belles pages d'héroïsme de l'histoire de l'armée française. Ces enfants de la vieille Numidie que leur chef, le général de Montsabert, qualifie de par leur origine d'héritiers de la IIIe Augusta enlèveront le Monna Casale 1395 mètres, le Monna Acqua Fondata 1325 mètres, s'accrochent au Belvédère avant de forcer la ligne Gustav et de marcher sur Rome. » — Pierre Montagnon[68] Le 4e régiment de tirailleurs tunisiens accomplit un des faits d'armes les plus brillants de la guerre au prix de pertes énormes. » — Charles de Gaulle, à propos du fait d'armes accompli par le 4e régiment de tirailleurs tunisiens lors de la bataille du Belvédère du 25 janvier au 4 février 1944[69] Le 4e régiment de tirailleurs tunisiens avait réalisé un des plus hauts faits d'armes de notre histoire militaire en s'emparant du Belvédère. » — Général Augustin Guillaume, à propos du fait d'armes accompli par le 4e régiment de tirailleurs tunisiens lors de la bataille du Belvédère du 25 janvier au 4 février 1944[70] On ne peut présager de l'avenir de notre Pays, mais il est permis de penser qu'on ne reverra jamais une troupe plus magnifique, ayant plus d'allant et davantage animée du désir de se battre. Le soldat du Corps Expéditionnaire Français en Italie, en 1944, aura droit dans l'Histoire, à prendre place au premier rang des plus beaux soldats qu'ait jamais eu la France. » — Général René Chambe[71] Pour trop de nos contemporains, les campagnes de Tunisie et d'Italie restent des inconnues, éclipsées qu'elles ont été par les récits de la Résistance et de la Déportation et l'épopée de la 2e Juin n'a pas, comme Leclerc, une rue dans toutes nos villes. Et pourtant ses soldats ont contribué à la Libération, sur le plan stratégique en perçant le redoutable front défensif allemand d'Italie, et sur le plan moral, en montrant aux Alliés et au monde que l'armée française était redevenue crédible. Le courage des poilus de 14-18 reste un symbole du courage militaire mais il a été rejoint par celui des combattants d'Italie. Ces derniers avaient en effet à vaincre trois adversaires à la fois un hiver rigoureux à des altitudes élevées, un terrain très accidenté et un ennemi très aguerri après quatre ans de campagne incessantes et victorieuses, supérieurement armé et terriblement pugnace. Les engagés algériens et marocains constituaient l'essentiel des troupes du Corps Expéditionnaire Français d'Italie. Ils ont fait la preuve de leur bravoure et de leur fidélité à la France mais ils se sont battus essentiellement par attachement à leurs chefs directs, gradés Français de carrière ou pieds noirs mobilisés. [...] Il en résulte que nous avons une immense dette de reconnaissance à la fois vis-à-vis de ces soldats maghrébins et de leurs descendants, et vis-à-vis de leurs chefs. » — Général Jean Delaunay, ancien Chef d'état-major de l'armée de terre française de 1980 à 1983[72] Il serait inadmissible que dans la communauté française de demain, les héros de la campagne de libération, descendants des glorieux tirailleurs qui à l'Alma, à Solférino, à Wissembourg, à Verdun et devant la ligne Maginot versèrent leur sang pour la France continuent à être traités en Français auxiliaires. » — Jacques Marquette, en 1944, après la libération de la France[73] Voies portant le nom de régiments de tirailleurs[] En mémoire des libérateurs La rue des Tirailleurs tunisiens » à Scheibenhard en Alsace. Avenue du Treizième Tirailleurs et Pont du 13e Tirailleurs Algériens à Limal Belgique Boulevard du 7e Tirailleurs Algériens à Marseille 13 Place du 3e RTA à Toulon 83 Place du 3e RTA à Damprichard 25 Place du 3e RTA à Kilstett 67[74] Rue du 3e RTA à Pontarlier 25 Rue du 3e RTA à Bussang 88 Rue de 3e et 7e RTA à Saulxures-sur-Moselotte 88 Rue des Tirailleurs Tunisiens à Scheibenhard 67 Rue du 15e RTA à Périgueux 24 Bibliographie[] Tirailleurs algériens et tunisiens 1830/1964, Carnets de la Sabretache, numéro spécial, 1980, série 55 Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994 Robert Huré, L'Armée d'Afrique 1830-1962, Charles-Lavauzelle, 1977 Dominique Lormier, C'est nous les Africains, Calmann-Levy, 2006 Les Africains, Historama, hors-série no 10, 1970 Antoine Mattei capitaine au 124e régiment de ligne, Étude sur les tirailleurs algériens, etc., 1872 Razik Alex Menidjel, Les Tirailleurs algériens, Éditions Publibook, 2007 ISBN 2748336321 "De l'Algérie au Rhin, Journal de Guerre du 3e Tirailleur de Marche", 168 pages, 47 illustrations 38 photographies et 9 cartes Auguste Picard, éditeur, Paris, 1920 Tarek, Batist, Yasmina Khadra préface et Kamel Mouellef, Turcos, le jasmin et la boue, Tartamudo, 2011 Notes et références[] Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé Turcos » voir la liste des auteurs. ↑ 14 régiments combattants au 31 aout 1918. 5 sont créés entre septembre et novembre 1918 mais ne participent pas au combats ↑ 6 citations à l'ordre de l'Armée. Seules 23 unités 17 régiments et 6 bataillons de l'Armée de Terre la reçoivent en 1914-1918 ↑ Les tirailleurs algériens écrivirent pour l'armée française des pages parmi les plus glorieuses de son histoire. Au cours de la guerre 1914-1918, leur discipline et leur courage leur valurent les plus hautes distinctions. Au cours de la 2° guerre mondiale, ils renouvelèrent leurs exploits, en Tunisie, puis en Italie. Ils furent parmi les remarquables combattants qui, à Cassino, obligèrent la Wehrmacht à se replier. C'est la 3° division algérienne, sous le commandement du général de Monsabert, qui, au prix de combats acharnés et de lourdes pertes, enleva le Belvédère et ouvrit une brèche dans la ligne Gustav. Les tirailleurs algériens participèrent avec les pieds-noirs au débarquement en Provence et à la libération de la France. À leur retour d'Indochine, la majorité d'entre eux reprit le combat en Algérie, essentiellement dans les montagnes, pour mener une guerre, qui, au départ, leur était incompréhensible », général André Lenormand, La guerre d'Algérie », in Historia Magazine, n°218/25, 6 mars 1972 ↑ Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et Collections, 2003, p. 33 ↑ Le 14 mars [1855], trois postes avancés des Russes sont vigoureusement enlevés par nos troupes sous la direction du général Bisson, de service à la tranchée ; les ennemis reviennent en nombre pour reprendre le terrain sur lequel le colonel du Génie Frossard a déjà mis ses travailleurs à l'œuvre. Assaillies par le nombre, les compagnies engagées tiennent résolument, mais elles sont cruellement éprouvées. Trois compagnies de Tirailleurs algériens, commandées par le chef de bataillon Gibon, accourent opportunément à leur aide; elles se lancent à la baïonnette sur l'ennemi, et le refoulent après une lutte acharnée où plusieurs des siens sont tués ou blessés. À la suite de ce fait d'armes, le corps fut cité dans l'ordre général du 19 mars 1855 du général commandant en chef l'armée d'Orient pour l'audace avec laquelle, "dans la nuit du 14 au 15 mars, trois compagnies se sont jetées sur une masse d'infanterie russe, l'ont mise en déroute et refoulée dans la place". », Journal Officiel, Le livre d'or des tirailleurs indigènes de la province d'Alger ou, Fastes et services des bataillons d'Alger et de Titheri, devenus ler Régiment de tirailleurs algériens, Bastide, 1866, ↑ Le livre d'or des tirailleurs indigènes de la province d'Alger, ↑ 7,0 7,1 7,2 et 7,3 Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, ↑ Le colonel Laure avait servi en Afrique presque toujours aux zouaves ou aux troupes indigènes depuis vingt années. Il n'avait pas fait la campagne de Crimée, le régiment auquel il était attaché à cette époque comme lieutenant-colonel ayant été maintenu en Afrique. Les tirailleurs qu'il commandait sont les mêmes que ceux qui bondissaient comme des panthères à l'Alma, à Inkermann, à Traclir et à Kinburn, et qui s'élancèrent si bravement dans la gorge de Malakoff »., Charles Adam, La Guerre d'Italie histoire complète des opérations militaires dans la péninsule, Librairie populaire des villes et des campagnes, 1859, p. 43 ↑ Le livre d'or des tirailleurs indigènes de la province d'Alger, Bastide, 1866 ↑ Henri Dunant, Un Souvenir de Solferino, Fick, 1862, p. 34 ↑ Lucien Darier-Chatelain, Historique du 3e régiment de tirailleurs algériens, G. Heim, 1888 ↑ Pierre Dufour, 1er régiment de Tirailleurs, Lavauzelle, p. 28 ↑ Les 2e et 3e RTA seront décorés de la Légion d'Honneur pour avoir pris ces deux drapeaux. En 1859, lors de la bataille de Magenta, Napoléon III décide que les régiments ayant pris un drapeau à l'ennemi pourront être décorés de la Légion d'honneur. Le 2e Zouaves est ainsi le premier à recevoir la légion d'Honneur le 4 juin 1859. Suivront ensuite les 51e, 57e, 76e et 99e de ligne, le 3e Zouaves, le 3e RTA, le 1e Chasseurs d'Afrique et le Drapeau des chasseurs unique pour l'ensemble des bataillons ↑ Histoire de l'armée française, Pierre Montagnon, éditions Pygmalion, 1997 ↑ Pierre Dufour, 1er régiment de Tirailleurs, Lavauzelle, p. 32 ↑ général Maurice Faivre, Les Combattants musulmans de la guerre d'Algérie des soldats sacrifiés, Editions L'Harmattan, 1995, p. 12 ↑ Le Turco était un tirailleur algérien qui, lors de la guerre franco-prussienne de 1870, a réussi à arrêter pendant quelques heures une colonne de Prussiens qui se dirigeaient vers Orléans. Après avoir tué plusieurs ennemis, il tomba à son tour. Deux monuments rappellent son action héroïque l'un, récemment aménagé, se trouve à l'angle de la rue des Hauts-Bois, l'autre plus imposant, dans le cimetière de Chanteau. Chaque année, en décembre, a lieu une commémoration en son souvenir ↑ Jacques Frémeaux, Les Colonies dans la Grande Guerre, 14-18, 2006, p. 63 et 202 ↑ Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, ↑ Jacques Frémeaux, op. cit., ↑ composée non de Marocains lors de la bataille de la Marne mais de 6 bataillons de tirailleurs algériens et tunisien qui seront regroupés pour former le 7e RTA le 1er octobre 1914 au sein de cette même division, 4 bataillons de Zouaves, et 3 bataillons de coloniaux, Pages de gloire de la Division marocaine, 1914-1918., 1919 ↑ Pages de gloire de la Division marocaine, 1914-1918 sur Gallica, ↑ Le général commandant la IXe Armée cite à l'ordre de l'armée la 1re division du Maroc, commandée par le général Humbert pour la vaillance, l'énergie, la ténacité dont elle a fait preuve aux combats de la Fosse-à-l'Eau le 28 août et dans les journées des 6, 7, 8 et 9 septembre à Montdement, Montgivroux, Saint-Prix. Les résultats obtenus, comme aussi les pertes qu'elle a subies, en témoignent. Tous, zouaves, coloniaux, tirailleurs indigènes ont fait d'une façon admirable leur devoir », ordre général N° 11 dû 22 septembre 1914 de la IXe Armée, maréchal Foch ↑ La division marocaine aux Marais de Saint-Gond et la 45e sur l'Ourcq ↑ Adolphe Messimy, Mes souvenirs, Librairie Plon, 1937, p. 178 ↑ Lieutenant-Colonel Gelez, Les tirailleurs algériens in La Revue des Deux-Mondes, n° 5-8, 1951, ↑ Baron des Lyons de Feuchins, Rapport sur le Bilan des Pertes en Morts et en Blessés des Nations Belligérantes, Journal Officiel, Documents parlementaires, Annexe n° 335, 1924 ↑ Nombre de tués par année 1914 6 500 , 1915 8 350, 1916 6 100, 1917 5 200, 1918 8 450, 1919 1 300, Gilbert Meynier, L'Algérie révélée, Droz, 1981, p. 174 ↑ La Hundling-Stellung, dernière ligne de défense allemande composée de tranchées, casemates, barbelés.... qui passait par Saint-Quentin-le-Petit. ↑ Note de l'EMA, mars 1940, Archives du SHAT, 9N22 ↑ Jean-François Muracciole, Histoire de la France libre, Presses universitaires de France, 1996, ↑ Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, ↑ Stéphane Simonnet, Atlas de la Libération de la France, Paris, éd. Autrement, 1994, réimp. 2004 ISBN 2-7467-0495-1 , p. 51. ↑ Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé 1936-1946, Denoël, 1988, p. 496 ↑ État-major, 1er bureau, Effectifs des forces terrestres en Afrique du Nord, Archives du SHAT, 10P241 ↑ Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé 1936-1946, Denoêl, 1988, ↑ Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et collections, 2003, p. 31 ↑ Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé 1936-1946, Denoël, 1988, p. 497 ↑ Pierre Montagnon, Histoire de l'Algérie, Pymalion, 1998, p. 246 ↑ Cdt. Petitjean, Le réarmement des troupes françaises en Afrique du Nord 1943-1944, Revue historique de l'armée, n°4, 1953, p. 111-125 ↑ Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé 1936-1946, Denoêl, 1988, p. 497 ↑ Michel Bodin, LES AFRICAINS DANS LA GUERRE D'INDOCHINE 1947-1954, l'Harmattan, 2000, ↑ en North African units in Indochina ↑ Olivier de Maison Rouge, La Guerre d'Indochine 1945-1954, La Bruyère, 1989 ↑ Michel Bodin, Les Africains dans la guerre d'Indochine, 1947-1954, Harmattan, 2000, p. 172 ↑ Les Troupes coloniales dans la Grande Guerre actes du colloque organisé pour le 80e anniversaire de la bataille de Verdun, IHCC-CNSV, 1997, p. 90 ↑ 2e régiment de tirailleurs algériens, régiment de marche de la Légion étrangère RMLE, régiment d’infanterie coloniale du Maroc RICM, 3e régiment de zouaves ↑ La Médaille Militaire, site ↑ La Légion d'honneur, site ↑ 5e citation à l'ordre de l'Armée, Ordre du 13 octobre 1918, ↑ 56 000 sur 2 351 000 hommes, Jacques Frémeaux, op. cit., p. 69. Au total environ 815 régiments de toutes les armes ont été engagés par la France au cours de la Première Guerre mondiale et seules 23 unités de l'Armée de Terre dont 6 bataillons ont obtenu au moins 6 citations à l'ordre de l'armée récompensées par la fourragère au couleur de la Légion d'honneur ↑ Le 5 juillet 1919, un décret du président de la République Raymond Poincaré, attribue la Légion d'honneur ou la Médaille militaire, pour ceux étant déjà décorés de la Légion d'honneur aux drapeaux de 14 régiments 23e RI, 26e RI, 152e RI, 153e RI, 3e Zouaves, 4e Zouaves, 8e Zouaves, 9e Zouaves, 2e RTA, 4e RTT, 7e RTA, 4e mixte Zouaves-Tirailleurs 16e RTT, 43e RIC, RICM qui se sont illustrés au cours de la guerre. Au total 19 drapeaux de l'Armée de Terre ont été décorés de la Légion d'honneur ou de la Médaille Militaire pour la période 1914-1918. Il n’y a pas de liaison directe entre le port d’une fourragère et l’attribution au drapeau de la décoration correspondante, car, c’est uniquement le nombre de citations à l’ordre de l’Armée qui est pris en compte pour l’attribution de la fourragère à une unité, Bulletin des lois de la République française, Imprimerie royale, 1919, p. 2023-2035 ↑ Il n’y a pas de liaison directe entre le port d’une fourragère et l’attribution au drapeau de la décoration correspondante car c’est uniquement le nombre de citations à l’ordre de l’Armée qui est pris en compte pour l’attribution de la fourragère à une unité ↑ 54,0 et 54,1 Les fourragères, site ↑ cités deux ou trois fois à l'ordre de l'armée ↑ cités quatre ou cinq fois à l'ordre de l'Armée ↑ cités six fois à l'ordre de l'Armée. Au total environ 815 régiments de toutes les armes ont été engagés par la France au cours de la Première Guerre mondiale et seuls 17 régiments et 6 bataillons de l'armée française reçurent la fourragère au couleur de la Légion d'honneur ↑ Jean-Louis Larcade, Zouaves et tirailleurs, Argonaute, 2000 ↑ La décision de construire la Grande Mosquée de Paris, première mosquée construite en France, est prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux 36 000 Maghrébins, essentiellement des tirailleurs, tués lors de ce conflit, Maurice Barbier, La Laïcité, L'Harmattan, 1995, p. 98 ↑ Les Africains, Historama, hors-série n° 10, 1970 ↑ 23e RI, 26e RI, 152e RI, 153e RI, 3e Zouaves, 4e Zouaves, 8e Zouaves, 9e Zouaves, 2e Tirailleurs, 3e Tirailleurs, 4e Tirailleurs, 4e Mixte Zouaves Tirailleurs, 43e RIC, RICM. Au total 19 drapeaux de l'Armée de Terre ont été décorés de la Légion d'honneur ou de la médaille militaire pour la période 1914-1918 ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie royale, 1919, p. 2023-2035 ↑ Paul Gaujac, L'armée de la victoire de Naples à l'île d'Elbe. 1943-44, éd. Charles-Lavauzelle, 1985, p. 48 ↑ Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre, Atlas des nécropoles nationales, La Documentation française, 1994 ↑ Relevé Nécropole nationale La Ferme de Suippes ↑ Général André Lenormand, Historia Magazin, n°218, 6 mars 1972, la guerre d'Algérie, p. 25 ↑ Henri des Lyons de Feuchins, Rapport sur le Bilan des Pertes en Morts et en Blessés des Nations Belligérantes, éd. Journal Officiel, 1924, Documents Parlementaires, Annexe n° 335, p. 15 ↑ Pierre Montagnon, Histoire de l'Algérie, Pierre Montagnon, éd. Pymalion, 1998, p. 246 ↑ Charles de Gaulle, 'Mémoires de guerre. L'unité. 1942-1944', Plon, 1960, vol. 2, p. 267 ↑ Augustin Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977, p. 119 ↑ Général René Chambe, L'épopée française d'Italie, 1944, Flammarion, 1952, ↑ De Sétif à Marseille, par Cassino Carnets de guerre de Jean Lapouge, sous-lieutenant au 7e RTA, Jean Lapouge, éd. Anovi, 2006, préface du général Jean Delaunay ↑ Jacques Marquette, Une France nouvelle pour le monde nouveau 1944, Maison française, 1944, p. 133 ↑ Les monuments commémoratifs de Kilstett Voir aussi[] Articles connexes[] Corps formés de tirailleurs[] Armée d'Afrique Division marocaine 1re Guerre mondiale 3e division d'infanterie algérienne 2e Guerre mondiale Autres unités de l'Armée d'Afrique[] Tirailleur Zouaves Tirailleurs marocains Campagnes militaires[] Corps expéditionnaire français en Italie Débarquement de Provence Liste des régiments[] 1er régiment de tirailleurs algériens 2e régiment de tirailleurs algériens 3e régiment de tirailleurs algériens 4e régiment de tirailleurs tunisiens 5e régiment de tirailleurs algériens 6e régiment de tirailleurs algériens 7e régiment de tirailleurs algériens 8e régiment de tirailleurs tunisiens 9e régiment de tirailleurs algériens 10e régiment de tirailleurs algériens 11e régiment de tirailleurs algériens 12e régiment de tirailleurs tunisiens 13e régiment de tirailleurs algériens 14e régiment de tirailleurs algériens 15e régiment de tirailleurs algériens 16e régiment de tirailleurs tunisiens 17e régiment de tirailleurs algériens 18e régiment de tirailleurs algériens 19e régiment de tirailleurs algériens 19e bataillon de parachutistes algériens 20e régiment de tirailleurs tunisiens 21e régiment de tirailleurs algériens 22e régiment de tirailleurs algériens 23e régiment de tirailleurs algériens 24e régiment de tirailleurs tunisiens 25e régiment de tirailleurs algériens 26e régiment de tirailleurs algériens 27e régiment de tirailleurs algériens 28e régiment de tirailleurs tunisiens 29e régiment de tirailleurs algériens 31e régiment de tirailleurs algériens 32e régiment de tirailleurs tunisiens 33e régiment de tirailleurs algériens 35e régiment de tirailleurs algériens 36e régiment de tirailleurs tunisiens 37e régiment de tirailleurs algériens 39e régiment de tirailleurs algériens 43e régiment de tirailleurs algériens 47e régiment de tirailleurs algériens 108e régiment de tirailleurs tunisiens 1e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs 3e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs Liens externes[] Généralités[] Les Tirailleurs algériens, Historia Magazine, la guerre d'Algérie, no 218/25, 6 mars 1972 par le général André Lenormand Les Tirailleurs algériens et tunisiens - Historique Infanterie d'Afrique Insignes - Histoire - Drapeaux Campagnes militaires[] Parcours de guerre des régiments de marche des tirailleurs et régiments mixtes 1914-1918 Monte Cassino - la bataille du Belvédère - Italie 1944 Les Français dans la campagne d'Italie 1943-1944 M&C n°34 - La campagne de Tunisie déc. 1942 - mai 1943 M&C n°38 - La campagne d'Italie sept. 1943 - mai 1945 Décorations[] Pages de gloire de la Division marocaine, 1914-1918, quelques citations individuelles de Tirailleurs ayant obtenu la Légion d'honneur en 1914-1918 Les Fourragères rouges à la couleur de la Légion d'honneur décernées en 1914-1918, supplément du journal L'Illustration, 1919 Photos[] Cartes postales d'Afrique du Nord - Tirailleurs algériens Tirailleurs algériens en 1914-1918 Régiment de tirailleurs algériens en route vers le Nord, 1914-1918 Départ des tirailleurs algériens défilant dans les rues de Paris, la nouba en tête, 1914-1918 Arrivée des tirailleurs algériens à la gare de Lyon, 1914-918 Turcos rejoignant le front après le bombardement de Reims, 1914-1918 Une infirmière donnant à boire à un Turco blessé, 1914-1918 Tirailleur algérien causant avec des infirmières françaises, 1914-1918 Reconstitution[] 18e RTA Ailette 1940, reconstitue au sein du Collectif France 40 le 18e régiment de tirailleurs algériens de 1940 v d mEmpire colonial français et territoires d’outre-mer Afrique Afrique française du Nord AFN Algérie Maroc Tunisie Afrique-Occidentale française AOF Côte d’Ivoire Dahomey Guinée Haute-Volta Mauritanie Niger Sénégal Soudan français Afrique-Équatoriale française AEF Gabon Moyen-Congo Oubangui-Chari Côte française des Somalis Tchad Protectorats et autres Cameroun Togo Gambie Albreda - Île James Faits historiques Armée d’Afrique créée en 1830 Conquête de l’Algérie 1830-1847 Spahis 1831-1962 Tirailleurs algériens 1842-1964 Tirailleurs sénégalais 1857-1960 Conquête de la Tunisie 1881 Première Guerre du Dahomey 1890 Seconde Guerre du Dahomey 1892-1894 Mission Voulet-Chanoine 1899 Mission Joalland-Meynier 1899-1900 Goumiers marocains 1908-1956 Tirailleurs marocains 1915-1956 Guerre du Rif 1921-1926 Situation politique en Afrique française libérée 1942-1943 Massacres de Sétif, Guelma et Kherrata 1945 Guerre d’Algérie 1954-1962 Océan Indien Comores Protectorat d'Anjouan Protectorat de Grande Comore Protectorat deMohéli Protectorat de Mayotte et dépendances puis colonie de Madagascar, puis Territoire des Comores Mascareignes Île de France Maurice Seychelles La Réunion Île Bourbon Madagascar Fort-Dauphin Protectorat de Madagascar puis Colonie de Madagascar Canal du Mozambique Îles Éparses de l'océan Indien TAAF Europa, Bassas da India, Juan de Nova, Glorieuses et Tromelin Sud de l’océan Indien Archipel des Kerguelen TAAF Archipel des Crozet TAAF Îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam TAAF Faits historiques Première expédition de Madagascar 1881-1882 Première guerre franco-malgache 1883-1885 Seconde expédition de Madagascar 1894-1895 Insurrection malgache de 1947 Amérique Nouvelle-France Acadie Canada Louisiane Québec Terre-Neuve Saint-Pierre-et-Miquelon Antilles françaises Berbice Dominique Guadeloupe Haïti Martinique Sainte-Lucie Tobago Îles Vierges Amérique du Sud France antarctique France équinoxiale Guyane Inini Faits historiques Guerre de la Conquête 1754-1760 Révolution haïtienne 1791-1804 Asie Moyen-Orient Syrie dont Territoire Alaouite, province du Hatay et Grand Liban Établissements français de l’Inde Chandernagor Yanaon Côte de Coromandel Pondichéry, Kârikâl et Madras Côte de Malabar Mahé Comptoirs chinois Concession française de Shanghai Kouang-Tchéou-Wan Concession française d'Hankou Union indochinoise Annam Cochinchine Tonkin État du Viêt Nam en 1949 Cambodge Laos Faits historiques Campagne de Cochinchine 1858-1862 Tirailleurs indochinois 1880-1945 Guerre franco-chinoise 1881-1885 Expédition du Tonkin 1883-1885 Famine de 1945 au Viêt Nam Guerre d’Indochine 1946-1954 Océanie,océan Pacifiqueet Antarctique Océanie Nouvelle-Calédonie Nouvelles-Hébrides Vanuatu Océan Pacifique Wallis-et-Futuna Polynésie française Île de Clipperton Antarctique La Terre-Adélie TAAF Voir aussi Premier empire colonial français Second empire colonial français Guerre de Sept Ans 1754/1756-1763 Idéologie coloniale française Troupes coloniales Exposition coloniale de 1931 Histoire de l'Empire colonial français pendant la Seconde Guerre mondiale Conférence de Brazzaville 1944 Union française Communauté française Territoire d’outre-mer Collectivité d’outre-mer Société coloniale des artistes français La catégorie Histoire coloniale de la France Erreur Lua dans ModuleCatégorisation_badges à la ligne 154 attempt to index field 'wikibase' a nil value.
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c est nous les descendants des régiments d afrique